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[Fletcher x Raphaël] Vieille amitié ne craint pas la rouille

 :: Manoir :: Jardins intérieurs
Mar 8 Oct - 22:45
La journée a été longue, très longue. Mardi est, je crois, notre plus grosse journée. Je dois avouer que ce matin je serai bien resté au lit. Et la journée me l’a clairement confirmé entre le devoir surprise en histoire de la kinésie et le cours de métamorphose, j’aurai dû écouter mon corps qui me hurlait de ne pas y aller.

Je baille à m’en décrocher la mâchoire. Je me descends les escaliers pour me diriger vers la cour extérieure, comme à mon habitude, afin de fumer une dernière clope avant d’être consigné dans les chambres. Je n’ai pas le droit de fumer par la fenêtre, les gars râlent à chaque fois, autant se cailler le cul dehors du coup.

Je lance un regard à Fletcher qui a tenu à m’accompagner ce soir, probablement qu’il avait besoin de prendre l’air, chose que je peux comprendre après le cours de métamorphose. Je lui donne un léger coup d’épaule, sentant bien que quelque chose ne va pas fort de son côté, pour le faire réagir.

Raphaël : Eh, ça va Flunch ?

Je n’attends pas d’avoir passé les arches de la cour intérieure pour sortir mon paquet et mon briquet. Comme tous les soirs depuis maintenant 3 ans, comme une vilaine habitude qui ne va probablement pas partir au jour, je sors une cigarette du paquet, la porte à mes lèvres et l’allume sans attendre. Je glisse machinalement la petite boite et le briquet dans ma poche et vient simplement attraper la clope et recracher la première bouffée.

Ça a l’effet immédiat de me détendre. Bon sang ce que je l’ai attendu celle-là. Je viens simplement m’adosser contre les arches, attrapant la manche de mon ami qu’il n’aille pas plus loin. On ne va pas aller s’enfoncer dans la cour tant qu’aucun surveillant ne nous demande de bouger. J’espère d’ailleurs que ce n’est pas Julian qui est de surveillance ce soir, je ne peux pas me l’encadrer lui. Je porte une nouvelle fois la cigarette à mes lèvres, tire un coup pour la recracher quelques instants après.

Je lance un regard à Fletcher. Il n’a vraiment pas l’air bien, plongé dans ses pensées. Je ne l’ai pas entendu décrocher un mot depuis qu’on est sorti de cours, et ça doit bien faire trois longues heures qu’on a fini. Je fronce les sourcils. Je sais qu’il ne parle pas vraiment quand il va mal, je n’en parle pas non plus alors je ne peux pas lui faire de réflexion à ce sujet, mais je dois avouer que là il dégage tellement d’ondes négatives qu’un dormon serait capable de sentir son mal-être à des kilomètres.

Raphaël : Fletcher ?

Autant parler à un mur, c’est impressionnant. Je soupire une nouvelle fois. J’ai horreur qu’on m’ignore, encore plus quand il s’agit d’amis aussi importants comme Yogurt ou Flunch. Penser comme Taylor. Qu’est-ce qu’elle aurait fait ?
Elle m’aurait probablement dit de le faire réagir différemment. J’affiche une petite moue peu convaincue et tire une nouvelle fois sur la cigarette. Je crache longuement la fumée, plongé à mon tour dans mes pensées.

Qu’est ce qui pourrait faire réagir une tête de con qui refuse de parler ?

Une idée un peu folle me traverse l’esprit. Non, mauvais plan. Très mauvais plan. Bonne à ruiner une amitié. Quoique, pourquoi pas après tout ? Qui ne tente rien n’a rien, et puis on a déjà fait pire non ?

Sans prévenir, je me penche vers mon ami, le cherchant du regard. Je dois probablement rougir malgré mes tentatives pour me contrôler. Je glisse ma main de libre sur la mâchoire de Fletcher et vient l’embrasser un peu sans prévenir. Je souris comme un con dans ma tête, presque fier de ma connerie avant de me décaler. Je me réinstalle contre l’arche, porte la cigarette à mes lèvres, tire un coup et crache longuement la fumée. S’il ne réagit pas avec ça, je ne sais vraiment pas ce qui peut le faire bouger. Personne reste impassible après qu’une personne l’embrasse, personne.
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Raphaël Martin
Phoenixwhiff
Raphaël Martin
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Age : 22
Espèce : Humain
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Occupation : Elève de 7e année
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Localisation : Dans les couloirs à faire des conneries sûrement
Raphaël Martin
Sam 12 Oct - 12:18


Mardi était leur plus grosse journée ; pas qu’il se plaigne, non ! Si l’on oubliait le fait qu’il ait cours le samedi (et encore, c’était plus une option qui lui tenait à cœur qu’un cours), son emploi du temps était plutôt léger. Alors, il n’avait pas à se plaindre. Mais dans ce cas, pourquoi était-il aussi morose ?
Le mâle avait les sourcils froncés, se mâchait les lèvres, était perdu dans ses pensées. Ce n’était pas à cause du devoir surprise en histoire de la kinésie – qu’il avait sûrement raté (il n’était pas doué en histoire ; retenir des dates et des concepts était bien plus compliqué qu’apprendre du vocabulaire) – ; sa constante réflexion était due au cours du matin : le cours de pratique des capacités. Soit le cours des hybrides, puisqu’il en était un.
Grand-Père Leo étant le professeur de ce cours, le mâle s’était senti plus que mal à l’aise (comme toujours depuis sa première année, à vrai dire) : Grand-Père Leo était dur avec lui, et peut-être qu’il ne s’agissait que de paranoïa, mais il avait l’impression qu’il était plus exigeant envers lui qu’envers les autres. Mais peut-être était-ce parce qu’il ressentait son blocage ; dans ce cas, était-ce pour cela qu’il l’avait choisi pour faire une démonstration de la pratique du jour ? Ils avaient tenté de pratiquer la métamorphose partielle : la fin de l’année approchait à grands pas, et il était toujours mieux d’avoir un train d’avance ; n’est-ce pas ?

Ainsi, il avait servi de cobaye à Grand-Père Leo, et cela lui avait grandement déplu.

Il avait été perdu dans ses pensées toute la journée durant ; pouvait-on lui en vouloir ? Il rejetait sa part animale, son côté hybride, ce qui le rendait (à ses yeux) monstrueux. Ce cours de métamorphose hybride l’avait perturbé au point qu’il n’écoutât pas en français ; en français ! L’une de ses matières préférées, avec le sport ! C’était un comble.
Cette journée fut peut-être ce qui expliqua son besoin de sortir durant la soirée. Alors, il avait décidé d’accompagner Mouton, qui allait fumer (comme tous les soirs ; et il ne pouvait fumer à la fenêtre de leur chambre – le mâle râlerait). Mouton.
Le jeune homme était son meilleur ami, et ce depuis l’enfance. Ils s’étaient retrouvés dans la même chambre lors de leur arrivée au Manoir, et le roux l’avait aidé avec son français. Grâce à cela, il améliorait son accent ; il s’améliorait tout court, de jour en jour. Il avait appris à aimer les langues bien plus qu’auparavant – car avant, les langues qu’il parlait lui venaient instinctivement sur le bout de la langue ; il ne ressentait pas le besoin de comprendre à les comprendre, si l’on pouvait dire, puisqu’il les comprenait déjà sans faire d’effort –, la grammaire le fascinait à présent, la conjugaison était son exercice mental préféré. Quant à l’orthographe, n’en parlons pas ! c’était un travail mélangeant logique de la langue et mémoire, chose qui le stimulait tant et si bien qu’il prenait du plaisir à sentir ses neurones chauffer.

Mais concentrons-nous sur Mouton.

Si ce surnom était né à cause du (ou grâce au ?) mâle, qui, petit, n’arrivait pas à prononcer le prénom « Raphaël » (il se devait de le prononcer correctement ! perfectionniste au niveau de l’accent dès son plus jeune âge, il ne supportait pas d’entendre son accent, soit anglais, soit swahili sur ce prénom raffiné) ; il vit alors les cheveux du jeune roux, qui lui faisaient penser à la laine d’un mouton. « Comment on dit « mouton » en français ? », avait-il demandé dans un anglais pourvu d’un accent australien. Il avait dû répéter en articulant chaque mot pour se faire comprendre ; le jeune Raphaël avait alors répondu « Mouton ». Appréciant ce mot qui était à la fois doux et brusque, le mâle décida d’appeler le jeune Raphaël ainsi, au moins jusqu’à ce qu’il arrive à prononcer son prénom.
Chose qui n’arriva jamais, car les vieilles habitudes ont la vie dure.

Donc, il était sorti avec Mouton ; ce dernier se préparait à fumer, bâillait, vivait sans doute mieux que lui cette journée ; lui le suivait, silencieux, perdu dans ses pensées.
Arriva un instant, où il se prit un coup d’épaule (léger, le coup d’épaule) : il pencha et revint à sa place, tel un pendule. Il ne réagit pas ; du moins, pas comme devait le souhaiter son meilleur ami : il fronça les sourcils, enfonça ses mains dans les poches avant de son pantalon et continua de marcher, tête baissée vers le sol.
Il lui avait demandé si ça allait ; comment lui dire que non ? Comment lui dire que depuis ce matin, le sentiment de monstruosité était devenu plus puissant ? Qu’il avait l’impression de voir le félin en lui partout à la fois ?
« Je ne vais pas bien, non, aurait-il aimé lui dire. Cela fait des semaines, des mois, des années que je me contiens : que je contiens cette part monstrueuse se trouvant en moi. Je l’enferme dans une cage aux barreaux d’acier, et elle se matérialise en une bête assoiffée de sang. Elle ne veut que la destruction ; de ma vie, de la vôtre, de celle des autres. Elle n’est que rage et désespoir. Elle se jette contre les barreaux, les griffe, les mord, tente de les réduire à néant. Et je me sens mal à chaque coup ; j’ai jeté la clé de sa liberté si loin, et elle est tombée si profondément que je serais bien incapable de la récupérer. J’ai parfois l’impression de m’être enfermé avec elle ; le comprends-tu ? Comprends-tu la raison de mon mal être ? Il est né d’un manque d’acceptation ; et je sais que je suis à blâmer, je le sais ! Mais je ne peux pas me résoudre à aller mieux. C’est comme si j’étais drogué : le mal être est devenu ma drogue, et je ne peux m’en passer. C’est étrange et ironique, n’est-ce pas ? Que de ne pouvoir s’empêcher d’être malheureux. Certains diront que je ne le choisis pas, mais je ne les crois pas : je ressens le besoin d’être malheureux, tout comme tu ressens le besoin de te changer en chien. C’est une part de moi que je ne peux plus ignorer ; elle me dévore de l’intérieur. Voilà pourquoi je ne vais pas bien : je ne vais pas bien parce que la bête est de plus en plus forte et que je me complais dans mon malheur. Mais ne t’inquiète pas, un jour, tout ira mieux : parce que la bête s’éteindra, et ce, en même temps que moi. Car nous nous livrons un combat à mort : l’Homme contre l’animal. Qui gagnera ? sûrement personne. Aucun de nous deux, en tout cas ; et c’est peut-être mieux ainsi. Car, voudrais-tu de moi si je n’étais qu’un dormon ? j’en doute sincèrement. Pas que tu sois raciste ; seulement, tu ne m’aurais peut-être pas trouvé aussi intéressant qu’à présent. Enfin, suis-je intéressant en tant qu’hybride ? j’en doute fortement. Mais, encore une fois, nul besoin de t’inquiéter : un jour viendra où tout cessera. Ce jour-là, tout ira mieux : pour toi, comme pour moi. »

Durant ce monologue intérieur, il continua de marcher ; néanmoins, alors qu’il allait s’enfoncer dans la cour, Mouton attrapa la manche de son pull bleu et l’en empêcher. Alors, le mâle releva le menton et tourna le regard vers son ami le roux : leurs yeux se croisèrent. Le brun foncé contre le whisky ; mais ce n’était pas une bataille. C’était plus comme si leurs couleurs se mélangeaient pour n’en former qu’une. Et c’était beau ; si beau que le mâle ne voulait détourner le regard. Il voulait s’enfoncer dans la terre brûlée que représentait le regard de Raphaël.
Le savait-il ? que le roux ressentait sa douleur. Sûrement ; mais sûrement se voilait-il également la face. Car le mâle était ainsi, toujours à se mentir, afin de ne pas souffrir. Il avait tendance à se taire lorsqu’il allait mal, de peur de faire l’intéressant si jamais il avouait ses problèmes. Les soucis s’accumulaient alors, jusqu’à ce qu’il explose : crise de panique, crise de larmes, crise de colère ; tout type de crise pouvait arriver, et ce sans prévenir. Il suffisait d’une goutte d’eau pour faire déborder le vase.

Les sourcils froncés, il appela son nom. Le mâle, entendant la voix rauque, décida de fuir la terre brûlée. Il ne pouvait affronter son regard. Alors, il se créa un mur de protection ; un qui l’empêcherait de le voir, de l’entendre, de le sentir. Un qui bloquerait tous ses sens. Ainsi, il n’aurait pas à se perdre dans le regard brun profond. C’est que les yeux du roux, envoûtants, lui faisaient ressentir toutes sortes d’émotions nouvelles.
Adossé contre l’une des arches, Mouton soupira. Le mâle ne répondit rien, repoussa la honte qui menaçait de l’envahir, mais garda les ondes négatives ! elles étaient importantes à son développement, après tout. Il ferma les yeux un instant : le temps de réfléchir, de remettre ses pensées à leur place, peut-être de défaire le mur qu’il avait construit ; mais devait-il le défaire ? il ne savait pas. C’est qu’il lui plaisait, ce mur : il lui permettait de cacher toutes ses émotions négatives, de sourire, de rire ; de croire à un mensonge (au mensonge du bonheur factice).

Il rouvrit les yeux en sentant un souffle près de lui ; aussitôt, il tourna la tête, et fut surpris de voir Mouton à quelques centimètres de lui. Ses sourcils se froncèrent d’incompréhension : qu’avait-il en tête ? Ce fut lorsqu’il glissa sa main le long de sa mâchoire (sa main un peu rugueuse, abîmée, avec des cals) qu’il crut comprendre : son cœur se mit à battre plus vite, ses sourcils se froncèrent davantage et une légère grimace vint s’afficher sur son visage quelque peu enfantin. Alors, sans qu’il n’ait le temps de réagir, son meilleur ami l’embrassa.
Et c’était doux. Plus doux qu’un baiser avec une fille ; ou plutôt, pas plus doux, mais pareil. Ses lèvres avaient le goût immonde du tabac ; le mâle détestait cela. Mais le baiser avait été trop court pour qu’il le repousse. Et son cœur continuait de battre à toute allure ; mais c’était compréhensible ! après tout, ce n’était pas tous les jours que l’un de ses meilleurs amis l’embrassait !
Lentement, il porta deux doigts à ses lèvres ; que devait-il faire ? Devait-il lui hurler dessus ? Lui dire qu’il n’avait en aucun cas le droit de faire cela sans son autorisation ? Dans ce monde empli de conflits, certain(e)s auraient pu appeler cela du viol ; lui ne savait pas si c’en était un. Il ne pensait pas.
Dans ce cas, que devait-il faire ? L’embrasser à son tour ? Poser avec violence (ou douceur) ses lèvres contre les siennes, agripper ses boucles rousses, créer un ballet avec leurs langues ? non. Non. Non ! ce serait tout gâcher, et définitivement pas ce qu’il avait envie de faire. Non seulement il était hétérosexuel, mais le roux était son meilleur ami.

« Pourquoi tu as fait ça ? », fut la question qu’il posa dans le silence de la nuit.
À côté, l’autre fumait. Il semblait fier de lui.
Les yeux du mâle se plissèrent ; pas de colère, non, mais presque. On ne l’embrassait pas impunément, bon sang ! et cela dissipa un court instant ses idées noires. L’irritation dissipait son mal être ; n’était-ce pas beau ? Une onde négative remplacée par une autre.
Néanmoins, il resta calme. Parce qu’il n’y avait pas besoin de s’irriter pour cela ; parce qu’au final, n’était-ce pas une preuve d’amour comme une autre ? Une embrassade serait pareille. Oui, ce n’était… qu’un baiser d’amitié ! Lui qui recherchait tant l’amour, devait-il s’énerver pour en avoir reçu ? non, ce serait ridicule, illogique, insultant.

C’est pourquoi ses yeux se déplissèrent, et qu’un léger sourire naquît sur ses lèvres.
« Je crois… que je devrais te remercier. (Il glissa une main dans ses cheveux noirs et ébouriffés, l’autre dans la poche avant de son jean. Sa basket droite grattait nerveusement le sol. Il ne portait que du bleu, ce soir.) Je…, balbutia-t-il, avant de se reprendre, je ne vais pas très bien, ce soir. »
Il l’avait fait. Il avait avoué qu’il n’allait pas bien ; mais en dirait-il plus ? Cela, seule la suite nous le dira.
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Fletcher Bowman
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Fletcher Bowman
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Mer 16 Oct - 23:00
La voix de mon ami coupe alors soudainement le silence qu’il avait instauré jusque-là. Pourquoi j’avais fait ça ? Je présume que je pourrais lui répondre assez simplement, lui dire que je n’aime pas être ignoré, que son absence de réaction m’énervait presque, et que j’ai simplement cherché une solution efficace pour le sortir de ses pensées visiblement négatives. Je n’aurai pas pu lui dire que j’en avais envie, il m’aurait ri au nez. Pourquoi est-ce que j’aurais pu avoir envie d’embrasser mon meilleur ami ? Je n’ai même pas la réponse à cette question.

Pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? Je ne sais pas réellement, et je pense que je n’ai pas envie de réellement me poser la question. Il y a des sujets que l’on peut soulever comme des faits, des théories stupides à propos d’un cours prochain ou d’une de ces séries à la noix que les autres aiment tellement ou pourquoi pas une rumeur qui circule à propos de cette fille qui s’est fait mettre à la porte par une de ses colocataires. Tu ne peux pas poser des questions sur une réaction aussi significative.

Après mûre réflexion, un baiser n’a-t-il pas une signification que si on lui en donne ?

Je n’ai pas le temps de me poser plus de questions que Fletcher embraye une nouvelle fois. Je le regarde sans cacher ma surprise.

Raphaël : … Me remercier ?

Je tire une nouvelle fois sur la cigarette et recrache directement la fumée. Pourquoi devrait-il me remercier ? Je ne comprends pas vraiment où il veut en venir. Me remercier d’être là ? Me remercier de lui avoir fourni une raison de sortir prendre l’air ? De l’avoir embrassé ? Je chasse assez rapidement cette idée de ma tête. Fletcher est mon ami, il est mon meilleur ami, et il aime les jeunes filles. Bon sang ce qu’il les collectionne, un champion dans la matière. Dans ces cas-là, pourquoi vouloir me remercier ?

Je dévisage mon ami qui semble vraiment mal à l’aise, et ce n’est pas peu dire. Son sourire n’est qu’une façade, je n’ai pas besoin de tenter d’utiliser mes capacités pour le sentir. Tout en lui trahit sa nervosité. Sa main semble martyriser ces pauvres cheveux et ne parlons pas de la posture renfermée qu’il aborde. La main dans la poche, la chaussure qui creuse un ravin comme pour plonger toute sa peine dedans. Je porte une nouvelle fois la cigarette à mes lèvres et recrache la fumée. Je constate avec dépit que celle-ci est déjà finie.

J’entends alors Fletcher me parler, ou plutôt enfin accepter de s’ouvrir. Je lui lance un regard que, même moi, je ne saurai pas définir. Ce n’est pas réellement de la pitié, ni même ce fameux regard de j’en étais sûr, non. Il est juste indescriptible. Je soupire légèrement, incitant mon ami à me suivre. Je prends alors le chemin vers l’intérieur du jardin.

Passant devant une poubelle, j’y jette le reste de mon mégot préalablement éteint avant d’attraper une nouvelle cigarette. C’est mal, très mal, mais je crois que je vais en avoir besoin. Si je n’ai pas un cancer dans quelques années, c’est que la chance est réellement de mon côté. Je n’ai jamais eu de maladie qui nécessite une hospitalisation ou ce genre de situation où nos proches pleurent pour notre vie.

Raphaël : Tu veux en parler ?

Je lance un regard à Fletcher, inquiet pour mon ami. Je n’aime pas que mes amis aillent mal, je ressens toute leur peine au fond de moi et ça me hante jusqu’à ce que par miracle ils se sentent mieux. Je suis au courant que le brun n’est pas toujours bien dans sa peau, qu’il est d’autant plus mal à l’aise quant à son pouvoir. Je n’ai pas envie qu’il accumule trop de vilaines pensées en lui.

Je cale alors la cigarette au coin de mes lèvres pour venir l’allumer furtivement. Je vais probablement avoir le droit à une réflexion de Fletcher, il ne supporte pas que je fume, qu’importe. Au moins ça me détend.
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Raphaël Martin
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Raphaël Martin
Dim 3 Nov - 14:10
Topic clôturé et archivé pour inactivité, il n'y a pas eu de réponse depuis 2 semaines.

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Lun 18 Nov - 17:55


Pourquoi l’avait-il embrassé ? Pourquoi avait-il cet air si fier sur le visage ? Pourquoi l’avait-il embrassé ?
Le mâle se posait la question pour la deuxième fois en quelques secondes ; mais c’est que cette question était importante ! Pourquoi son meilleur ami avait-il posé ses lèvres (douces, si douces) sur les siennes ?
Mais souhaitait-il une réponse ? Ou plutôt, une réponse honnête ? Souhaitait-il que son meilleur ami lui annonce que la raison pour laquelle il l'avait embrassée était... quoi, d'ailleurs ? On embrassait quelqu'un que l'on aimait ; ou quelqu'un qui nous attirait ; ou quelqu'un que l'on souhaitait séduire. Bref, tout sauf ce qui se passait actuellement entre les deux adolescents. Car les amis ne s'embrassaient pas, et encore moins lorsqu'ils étaient des hommes ; tout du moins, c'était ainsi que Fletcher pensait, lorsque cela le concernait personnellement.

Ses yeux se plissèrent. Parce qu'on l'avait embrassé impunément, et que ça l'énervait presque ; qu'il était presque en colère ; mais pas tout à fait non plus. Il décida alors de trouver une raison à ce baiser, de lui-même, comme un grand : le baiser était une preuve d'amitié. Telle une embrassade. Et lui qui recherchait tant l'amour ne pouvait se permettre de le rejeter, sous peine d'être hypocrite.
Alors, ses yeux se déplissèrent et un léger sourire naquît sur ses lèvres. Il lui annonça qu'il devrait le remercier ; glissant une main dans ses cheveux, l'autre dans la poche avant de son jean, tandis que sa basket grattait le sol ; ce à quoi son cher Mouton répondit par une question ? Le remercier ? hé bien oui ! parce qu'il lui avait changé les idées, l'espace d'un instant. Oui ; l'espace d'un instant, il s'était juste concentré sur les douces lippes au goût de tabac.

Mouton tira sur sa cigarette et en recracha la fumée directement après.
Peut-être ne devrait-il pas se justifier, lui répondre ; parce qu'il aimerait le remercier de l'avoir embrassé, alors qu'il collectionnait les jeunes femmes. Il en avait besoin, et pas seulement parce qu'il adorait leur corps et la façon dont elles se comportaient généralement ; il ressentait le besoin d'être aimé. Le besoin d'être important pour quelqu'un. Alors, il se rendait important dans la vie de plusieurs femelles, pour assouvir sa soif d'amour ; parce qu'il avait peur qu'elles ne l'oublient. Car, si elles l'oubliaient, il pensait disparaître.
Sa vie n'était-elle pas horrible ? À constamment combattre une part de lui-même, à avoir peur de finir seul, à cauchemarder sur sa disparition.
Et son sourire n'est qu'une façade. Il a appris très tôt à sourire pour cacher sa tristesse ; à rire pour combattre les larmes dans sa gorge. Tout dans sa posture crie qu'il est mal à l'aise. Il ne veut pas parler. Mais il en ressent le besoin. Il ouvre la bouche, la referme, la rouvre. Il imite les poissons.

Mais il se reprend. Il se dit qu'il doit parler, que sinon il continuera d'aller mal, et que ça le libérera d'un poids, même si le roux ne pourra sans doute jamais comprendre pourquoi il va mal.
Alors, tandis qu'il prend soin de le regarder dans les yeux, il reprend : il lui avoue que, ce soir, il ne va pas très bien.

Et ils se regardent. Le mâle n'arrive pas à définir le regard de son ami ; est-ce de la pitié ? Un « J'en étais sûr » ? il ne pense pas ; il ne sait pas. Comme toute réponse à ce regard, il lui lance un sourire contrit. Faites qu'on ne le juge pas : pour une fois qu'il s'ouvrait, ne méritait-il pas d'être soutenu et encouragé ?
Raphaël se dirige jusqu'à une poubelle pour jeter son mégot, et tire une autre cigarette de sa poche. Le mâle fronce les sourcils en voyant cela : il n'aime vraiment pas le voir fumer. Deux cigarettes dans la même soirée ? À ses yeux, c'est mal ; très mal.
C'est alors que le roux lui demande s'il souhaite en parler. Les yeux du félin quittent la main de Mouton pour se poser sur son visage. Alors, il ouvre la bouche, prêt à parler (il fait même un mouvement vers l'avant) ; mais il se stoppe à la dernière seconde. À l'intérieur, la bête se jette contre les barreaux d'acier. Elle lui susurre des horreurs.
« Veux-tu qu'il te prenne pour un fou ? Car il te prendra pour un fou, si tu parles de ta tentative idiote de me contenir. Peut-être même qu'il sera horrifié ; après tout, tu t'enfermes toi-même en cage. »

La main dans ses cheveux se serre, pour finalement lâcher prise jusqu'à atteindre son oreille ; il appuie doucement dessus, comme pour ne plus entendre la voix. Mais ça empire la chose. La voix du guépard retentit de plus en plus fort dans son crâne, se cogne contre les parois de ce dernier, menace de le faire plonger dans la folie du désespoir. Il renifle pour se donner une constance ; de l'extérieur, il ne laisse rien paraître. Il semblerait presque qu'il soit blasé. Mais ses yeux qui fixent le vide laissent apercevoir bien plus d'émotions que son visage.
Un frémissement des lèvres ; durant une micro-seconde, elles pointent vers le bas. Personne ne remarquera : mais il est triste.

Quand soudain, l'odeur de la cigarette arrive jusqu'à ses narines ; il fronce le nez. Il déteste cette odeur ; même lorsqu'elle était sur les lèvres de Mouton.
Ses yeux qui fixaient le vide se posèrent sur Raphaël ; il voit la cigarette qu'il tient entre ses lèvres.

« Je n'aime pas que tu fumes. », murmura-t-il dans le silence de la nuit.

Il s'approcha du roux jusqu'à être en face de lui ; puis, il tendit la main vers lui ; fit comme s'il allait caresser sa joue ; pour finalement lui retirer d'une délicatesse inouïe le bâton de drogue d'entre les lèvres. Il fixa ce dernier un petit moment : devait-il essayer ? Peut-être que cela le détendrait, après tout. Peut-être qu'empoisonner ses poumons le distrairait.

« Pourquoi tu fumes ? »

Il n'avait pas répondu à la question de Mouton ; il ne l'avait pas oubliée. Mais il voulait savoir. Le regard whisky rencontra celui brun foncé.

« Ça fait quoi, de s'autodétruire ? »

Il ne réalisa ses paroles qu'une fois que ces dernières eurent franchi le cap de sa bouche. Ses yeux s'écarquillèrent légèrement, et il regarda son ami d'un air paniqué. Allait-il se vexer ?
Bon sang, il aurait dû y réfléchir à deux fois.
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Fletcher Bowman
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Fletcher Bowman
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Fletcher Bowman
Mar 7 Jan - 17:43
D’un geste machinal, j’allume le petit tube de tabac, laissant la fumée s’évaporer dans la nuit qui est maintenant tombée depuis un moment. Je n’aime pas l’hiver, il fait nuit tôt, et il fait froid.  Ces dernières années il n’y a même plus ce plaisir de quand j’étais petit, il n’y a plus des accumulations de neige à n’en plus finir. C’est surcoté en fait l’hiver, ça n’a plus aucun intérêt, si ce n’est l’annonce de la fin de l’année. J’approche la cigarette de mes lèvres pour aspirer un peu de son contenu, lançant un regard à Fletcher en attente d’explications sur son mal-être.

Je sais intimement que ça a un rapport avec les cours, peut être ça le gêne que tout le monde sache qu’il est le petit-fils de notre professeur ? Après tout, c’est un secret pour personne. Je ne pense pas que ça soit un sujet aussi bateau, on est tellement nombreux à avoir de la famille qui travaille pour l’institut. Est-ce que quelqu’un lui aurait fait une réflexion ? Non, Fletcher n’est pas du genre à se laisser faire, enfin, je crois ? Je plisse les yeux, inconsciemment, comme si je cherchais à lire dans les pensées du brun à côté de moi. À ce moment précis, j’aurai apprécié être un élu et d’en avoir la possibilité.

Je cale la cigarette au coin de mes lèvres, venant cacher mes mains dans les poches de mon manteau. On a beau n’être encore qu’en automne, on sent vraiment le froid arriver. Les arbres ont déjà perdu une partie de leurs feuilles, bien que certains ont encore leur prestance -probablement un coup des sorciers phytokinésistes-, l’ambiance n’est plus à la fin de l’été. Je soupire, lançant un nouveau regard à mon ami qui semble à nouveau perdu dans ses pensées. Oui, je donnerai beaucoup pour savoir ce qu’il se passe actuellement dans sa tête et comprendre ce qu’il lui arrive. Ce n’est pas la première fois que je le vois dans un état misérable comme ça, mais habituellement ça ne dure pas comme ça toute une journée.

J’affiche une petite moue, ressortant ma main de la poche pour venir attraper la cigarette et recracher un peu de fumée.

Raphaël : Fletcher… ?

Je porte à nouveau la cigarette à mes lèvres, cherchant une nouvelle fois à capter l’attention du brun. Peut-être je me trompe simplement, peut-être n’est-il pas mal vis-à-vis du cours qui ne serait en réalité qu’un simple concours de circonstance. Peut-être s’agit-il de quelque chose d’extérieur comme une conquête qui n’aurait pas voulu de lui ? Je souris légèrement, fier de ma propre bêtise. J’ai bien conscience que ça n’est pas ça, mais l’hypothèse m’a parue amusante sur le coup.

La voix de Fletcher me fait sortir de mes pensées. Je sais qu’il n’aime pas que je fume, combien de fois je l’ai entendu râler sur ce sujet avec Kurt et Taylor ? Je sais très bien que ça ne leur plaît pas, que ça peut être dangereux. Que veulent-ils ? Une mauvaise habitude qui nous fait plaisir, qui nous permet de se décontracter, n’est définitivement pas facile à perdre. Et puis je n’ai pas envie d’arrêter.

Raphaël : Je sais que tu n’aimes pas ça, tu l’as déjà dit.

J’esquisse un léger sourire moqueur avant de froncer les sourcils. Fletcher venait de me prendre ma cigarette. Je m’apprêtais à le disputer, à lui faire comprendre qu’au final ça ne le regardait pas, qu’il n’avait pas à éteindre ma cigarette sans me le demander et sans mon accord. Oui, je m’attendais à ce qu’il éteigne le petit tube de tabac. Contre toute attente, il se contente de l’observer. Je crois déceler une pointe de curiosité et d’envie dans ses yeux, comme s’il était prêt à se laisser tenter. J’arque instinctivement les sourcils, à défaut de savoir n’en arquer qu’un seul comme ces héros de série que je regarde qui semblent tous réussir cet exploit, si je fume et râle pour qu’on me laisse le faire, ce n’est pas pour autant que j’approuve que quelqu’un tente de s’y mettre.

La voix de mon ami vient à nouveau m’arracher de mes pensées. Pourquoi je fume ? Je crois qu’on pourrait faire toute une dissertation de psychologie sur ce sujet. Par quoi commencer ? C’est, je crois, la question à se poser avant tout. Les conflits avec ma mère ? La charge de travail que les professeurs nous mettent constamment sur le dos ? L’envie ? La pression sociale ? Définitivement, j’ai un peu trop de raison d’avoir commencé à fumer. Si à l’origine ce n’était qu’un simple conflit entre ma mère et moi, une provocation pour qu’elle ne me voit pas comme une chose étrange, mais son fils qui a besoin d’attention, je crois que si je continue, c’est une question d’accoutumance ; et de plaisir aussi, n’oublions pas l’importance de cette donnée.

Un peu à la manière d’un chien qu’on aurait disputé, les mots durs du brun résonnent cependant dans mes oreilles.

S’auto-détruire ? Je ne vois pas les choses de la même manière. Ce que ça fait réellement de s’auto-détruire ? Tu es probablement à même de te répondre, je crois, pourquoi tu t’entêtes à fuir la discussion que nous avons commencé pour relancer un débat déjà clos depuis longtemps ? Je n’ai pas la sensation de m’auto-détruire Fletcher, simplement d’oublier pendant quelques minutes les conneries que j’ai faites dans la journée, d’oublier que je ne suis pas le fils prodige de mon père, pas le héros de ma petite sœur, encore moins le fils au combien banal de ma mère. Mais ça, est-ce que tu peux le comprendre ?

Je n’irai pas lui dire le fond de ma pensée, nous sommes amis, il ne voulait probablement pas chercher à me faire du mal. Je secoue la tête, récupérant ma cigarette d’un geste rapide des mains de mon ami. Je lui lance un regard provocateur, arrogant, celui que je réserve aux professeurs quand ils me demandent de me calmer en cours, ou qu’ils cherchent à me donner une énième heure de retenue. Je porte la cigarette à mes lèvres, aspire la fumée pour la recracher aussitôt.

Raphaël : Ca fait du bien, réellement.

Je ne suis pas froid ni amer dans ma voix. Bien au contraire, j’arbore un calme déconcertant au vu de la dureté des propos tenus par Fletcher et de l’air de défi qui brûle dans mon regard.
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Raphaël Martin
Phoenixwhiff
Raphaël Martin
Raphaël Martin
Age : 22
Espèce : Humain
Pouvoir : Transformation en chien
Occupation : Elève de 7e année
Points : 35375
Localisation : Dans les couloirs à faire des conneries sûrement
Raphaël Martin
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