[Sirus X Laura] Qu'est ce que tu comptes faire...?

[Mise en contexte]

J’avais pour habitude de me poser en extérieur du manoir pour faire mes devoirs. Le calme, ma musique, mon cahier et moi-même.
C'était pas tout les jours le repos mais c’est important de faire ses devoirs, surtout en vu des épreuves qui nous attende.

Alors je quitte pas mon regarde et le refrain de cette leçon de mathématique me consommait doucement. J’essayais désespérément en tirer quelque chose de perspicace… Même si ce cours avait pour mérite de m'intéresser pour une fois, j’en trouvais pas moins un manque totale de compréhension. Me faisant sûrement tirer une tête expressive, illustrant à la perfection l’état de mon cerveau.

Les loi exponentielle, en voilà une chose intéressant, il avait de quoi éveiller ma curiosité, je suis simple à attraper, alors me dire que modélise la durée de vie d'un phénomène sans mémoire, ou sans vieillissement, ou sans usure, pouvaient s’expliquer par des théories, alors je serai toute ouïe.
Même si à ce stade mes calcules se baserai sur des pensés philosophes, j’en croirai pas moins que les mathématiques sont une forme de philosophie numérique. Et oui, j’en tirerai que profit quoi qu’il arrive.

Enfin bref, au diable ces pensées parasites… Quelque minutes défilant, alors que je m’efforce de me concentrer sur les mots, mon stylo en payant les frais, la musique commençait à me faire défaut, laissant ma pensé chuchoter quelques paroles, et mon corps tapoter discrètement du pieds le rythme country de la chanson.
J’étais littéralement à deux doigts de m’engueuler alors je laisse tomber ma tête sur les pages du cahier désespérer laissant un “aaarf” s’échapper des entrailles de mon âme.

C’est pas comme ça que j’avancerai dans mes lacunes…

Certes j’étais douée en ce qui concerne le calcule astrophysique et calcule théorique concernant mon pouvoir, mais les mathématiques, pur et dur, c’était loin d'être ma tasse de thé… Limite je rêverai d’être sorti de cet enfer.

Je soupire lentement.

En tant que procrastinateur professionnel (certificat délivré par moi-même, bien entendu), il est évident que mon programme du moment n’a aucun rapport avec une quelconque activité studieuse. Pour ma défense, je n’ai rien de particulièrement urgent à faire (pas à ma connaissance, en tout cas), et l’idée de rester enfermé plus longtemps m’a donné la brutale envie d’aller prendre l’air. Je saisis ma veste et mon portable (l'essentiel, donc). Je m’arrête un instant, ce dernier en main. C’est vrai, maintenant que j’y pense, aujourd’hui j’étais censé appeler mon père pour prendre des nouvelles. Bah. On était aussi censés s’appeler la semaine dernière et, finalement, j’ai l’impression que ça lui a manqué autant qu’à moi. Pas du tout, donc. Je verrai ça plus tard. Ou demain. Ou la semaine prochaine.

Je finis par glisser le portable dans l’une de mes poches avant de sortir avec l’intention de me diriger vers la cour. Je descends les escaliers, prenant les marches deux par deux, voir trois par trois. Un jour je finirai par me casser la gueule en faisant ça, mais ce jour n’est pas arrivé.

Les yeux dans le vague, songeant à tout et à rien (surtout à rien), j’arrive finalement dans les jardins intérieurs. Pas vraiment où je souhaitais aller donc, mais mon instinct fait bien les choses, les jardins sont vraiment l’endroit idéal quand on tourne en rond. Je m’apprête à mettre mes écouteurs lorsque mon regard se pose sur une autre personne ayant un besoin visiblement URGENT de distraction. Cette expression, ce regard...Il n’y a qu’une seule explication possible : DES MATHS ! Et je plaisante à peine. Pour ma part, je ne suis pas particulièrement mauvais dans cette matière, sans être particulièrement doué non plus. Mais je connais peu de matière capable de désespérer les élèves comme les mathématiques le font. D’habitude, je n’irais pas déranger quelqu’un qui écoute la musique, signe universel et clair indiquant : ne pas déranger ! Et Laura et moi, on ne se connaît pas tant que ça, honnêtement. Mais on est de la même année, on est  tous les deux des élus et...On s’est déjà adressé la parole. Donc, on se connaît et elle est sympa, il ne m’en faut pas plus pour me décider à la sortir de son calvaire (j’exagère à peine, elle a vraiment pas l’air de passer un bon moment). C’est d’un pas déterminé que je change ma trajectoire pour aller m’asseoir à ses côtés avec ma grâce habituelle (donc très limitée), à une distance respectable.

« YO Laura, qu’est-ce que tu fais ? » Je lui demande donnant à ma voix un volume certainement plus élevé que nécessaire. Pour être sûr qu’elle m’entende, bien sûr. Et parce que je suis quelqu’un de bruyant, de manière générale.

Sans vraiment attendre sa réponse, je me penche vers l’objet de son tourment en essayant de discerner le sujet de ce dernier. Je me redresse, un sourire triomphant ornant mes lèvres.

« Ahah ! Des Maths ! Je le savais » Je laisse échapper un soupir de satisfaction face à mon brillant sens de la déduction (qui n’est absolument pas dû hasard, non non).

« Je te proposerais bien de te filer un coup de main, mais je pense que tu es certainement plus douée que moi pour ça et je ne te serais pas d’une grande ai... » Me coupant net, l’information vient enfin de monter jusqu’à mon cerveau (et il y en a du chemin à faire) et la proverbiale ampoule s’allume. « ...Attends, pourquoi tu fais ça ? On a un devoir à faire ? »

Je relève la tête en sursaut, on venait de m’adresser la parole, et je n’avais rien vue venir.
Alors dans un élan d’étonnement, je retire mes écouteurs et tourne la tête vers la personne qui se trouvait à côté de moi.

Qu’est ce que ?

Presque sans gêne que je mis à rigoler lorsque j’ai enfin analyser la situation, c’était Sirius, mon camarade de classe, l’élus, télékinésiste,  c’est bien ça.
J’allais lui répondre, mais je n’ai même pas pu en placer une, qu’il continua à me questionner, je l’écoute en essayant de suivre son regard, par-ci, par-là. Il est énergétique aujourd’hui.

Puis soudainement il s’exclame, ce qui me faire rire. Le voilà qui se vante d’avoir deviner la matière sur laquelle je travaillais. Je suis sur que c’est sa manière de dire que lui aussi il pouvait avoir des prémonitions, sans vraiment y penser d’ailleurs. Enfin je me trompe surement. Mais c'était marrant de se le demander.
Cela m’empêche pas de lever les yeux sur lui avec un petit aire de satisfaction, il faut dire qu’il avait de quoi se questionner,  pourquoi là tout de suite, pourquoi être venu m’aborder maintenant en pleine acharnement sur mon devoir de Maths. Je devais vraiment faire pitié.

Je roule des yeux par contre, amusée, c’était assez drôle sur le coup, d’attendre en silence, puis le voilà se questionner, à tout les coups fallait s’y attendre. Hoche la tête, avec un petit sourire Béa collé au visage.



Un léger rire suivi, je me moquais pas, non, je le taquinais de son enthousiasme.



Je baisse les yeux sur mon cours, que je fini par rapprocher de moi, me penchant un peu en avant comme pour m’appuyer contre le cahier, la tête tourné vers mon camarade, l’observant.



Mon sourire se transforma en un sourire retenue, pour m’empêcher de rire. Je ne change pas ma posture cependant, l’observant dénué de concentration. Je me demande quand même pourquoi il est venu, il avait vraiment rien à faire d’autre ?
C’est intéressant. Ou alors, était-il à ma recherche, pour me faire l’une de ses demandes de lectures, ou bien était-il là que le fruit du hasard, tout simplement. Qu’importe après tout, il est là, s’est déjà bien, enfin, je crois.

Je redresse mon buste, pour sortir le devoir que je faisais, des exercices de pratiques, et un cours que j'avais noté à la rache lors des heures consacrés à ce programme. J’avoue avoir un sens de l’organisation un peu destroy, mais j’aime ma façon de faire, c’est le plus important.
Je lui tend le devoir en question, le sourire ayant disparu, puis me replace contre mon cahier.



Je ris un peu, puis me met à regarder le manoir à notre gauche. Me mettant à réfléchir, lui laissant le temps aussi de voir un peu l’empleure du travail. Des théorie à mettre en pratique, des calcules, des choses de ce genre, limite dans l'excès comme le prof avait l'habitude de nous affliger.

Je souris encore, n’osant pas en placer de nouveau une.
J’étais pas mal à l’aise, au contraire, mais j’avais pas cette habitude là, de partager des cours, après mur réflexion, j’ai l’habitude de rien, c’est exaspérant.

J’ai la chance que Laura ne s’offusque pas de mon approche…disons, plutôt brusque. Cela part évidemment d’une bonne intention, mais je suis bien conscient que ce genre d’énergie et mon manque de tact (pour ne pas dire de politesse) peut parfois agacer. Croyez-moi, je le sais.

Heureusement pour moi, ma camarade eut l’amabilité de ne pas me mettre un gros vent. Parce que, avouons-le, ça aurait été embarrassant (bien que ce ne soit pas ça qui m’arrête, si le ridicule tuait vraiment, je serais déjà mort depuis longtemps).

Mais je me rends bien compte que je l’ai un peu agressée, la pauvre, ce qu’elle me fait remarquer à sa manière, en riant gentiment. J’en ris un peu à mon tour, autant rentrer dans son jeu.

« Pardon, je manque de politesse ! » Puis d’ajouter d’une voix exagérément suave : « Bonjour douce Laura, comment vas-tu en cette belle journée ? Aurait-on, par le plus pur des hasards, un devoir de mathématiques, prochainement ?»

On rigole, on rigole…

«Non, mais plus sérieusement. Lundi…Tu veux dire CE lundi, ou celui d’après ? »

Je la taquine plus qu’autre chose, mais au fond, c’est le genre de question pour laquelle tu pries pour que la réponse soit différente de celle que tu sais être vraie. Quoi ? Ça vaut le coup de le tenter. L’espoir fait vivre, comme on dit.

Et puis, j’ai oublié, j’ai oublié...Non, disons plutôt que ça m’est sorti de la tête!  Oui, bon, d’accord, j’avais complètement zappé. Mais que celui qui n’a jamais oublié un devoir me jette la première pierre !

Je me passe la main dans les cheveux avant de soupirer, reconnaissant ma défaite. « D’accord, de quoi ça parle ? » Je récupère le devoir qu’elle me tend, y pose mon regard et…comprends son désespoir de tantôt.

Je ne suis pas un mauvais élève, loin de là, bien que je sois ce qu’on appelle un jeune homme « dissipé ». Et il y a même certaines matières qui m’intéressent sincèrement, comme la littérature, l’histoire (parfois), l’anglais, les contes et légendes…Mais. Les Maths. Je ne peux pas dire que je déteste mais mon intérêt pour cette matière dépend grandement du sujet concerné. Et là, quelques loooongs instants sont largement suffisants pour que je regrette d’avoir jamais posé les yeux sur ce devoir. J’observe que Laura me laisse gentiment le temps d’y réfléchir.

C’est aussi quelque chose qui est marrant avec les maths, c’est que c’est la seule matière capable de vider mon cerveau. Presque littéralement. Je regarde ce qu’il y a d’inscrit, lis les questions posées et…Pouf ! Plus rien dans mon esprit. Le blanc complet, le vide intersidéral. Ça a presque quelque chose de fascinant.

Je lui retends son devoir avec un léger rire un brin désespéré, avant de hausser les épaules et de lui adresser un grand et beau sourire. Et en espérant que celui-ci suffise à la convaincre.

« Ou…contre-proposition on fait absolument l’opposé de ça ! »