Age : 24 Espèce : Humain Pouvoir : Lecture des pensées Points : 35870
Nathan Lefèvre
Mer 16 Oct - 23:43
Rencontres
Rhlyka Fontvielle
CousineRhlyka est ma cousine. Si l'on s'entendait bien étant jeunes, notre relation s'est fortement dégradée pendant nos premières années au manoir. Elle ne me parle désormais plus et esquive toutes mes tentative pour renouer contact.
Margaret Smith
Mystérieux poursuivantQuelqu'un s'est mis à me suivre depuis la bibliothèque. Que peut bien me vouloir cette personne ?
Maximilien Castellane
AmiCalme et timide, Maximilien est quelqu'un avec qui je m'entends naturellement bien.
Malika Sombral
Ancienne camarade et amieAvant mon accident Malika et moi étions assez proches mais j'ai cessé de lui parler du jour au lendemain après mon accident. Je viens de la retrouver et j'espère pouvoir me faire pardonner.
Nathan Lefèvre
Qilinhorn
Nathan Lefèvre
Age : 24 Espèce : Humain Pouvoir : Lecture des pensées Points : 35870
Nathan Lefèvre
Dim 3 Nov - 0:42
Notes
[Rhlyka x Nathan][Passé] L'accident:
Nathan observait sa cousine du coin de l’œil. Depuis son arrivée au Manoir elle avait l’air ailleurs, comme perdue dans ses propres pensées. Elle mangeait peu, dormait encore moins semblaient indiquer les ombres violettes qui cerclaient ses yeux et lâchait à peine plus de trois mots dans la même journée. Il avait d’abord cru que le choc de découvrir son pouvoir et d’entamer une nouvelle vie l’avait déstabilisée mais il la connaissait bien, le changement ne lui faisait pas peur et en temps normal elle n’aurait pas mis deux semaines pour s’approprier les lieux et faire tourner la direction en bourrique. Définitivement, quelque chose n’allait pas.
Il reporta son regard sur le manoir familial en contrebas. Il avait dû tirer Rhlyka jusqu’à la colline qui le surplombait et il espérait que la vue lui remonterait un peu le moral. C’était un lieu empli de souvenirs pour les deux jeunes gens, ils avaient passé ici quasiment toutes leurs vacances avant qu’il n’entre au Manoir et il se remémorait ces moments comme étant les plus joyeux de son enfance. Il attendait toujours avec impatience que sa cousine arrive, brûlant de l’emmener explorer la campagne alentour, d’aller s’amuser dans la rivière qui coulait non loin ou de passer des heures à parler et à rêver en observant le ciel changeant sur cette même colline.
Son plan n’avait pas l’air de fonctionner, sa cousine ne lâchait toujours pas son air préoccupé, son regard fixant l’horizon sans le voir. Doucement, il se tourna vers elle et posa une main sur son bras.
- Rhlyka ?
Elle ne répondit pas, ne tourna pas les yeux vers lui. Seul un léger frisson lui indiqua qu’elle l’avait bien entendu.
- Quelque chose ne va pas ? Tu sais que tu peux compter sur moi si tu as besoin de soutien.
Cette fois-ci elle daigna reporter son attention sur lui. Elle le fixa un instant de ses yeux pâles qui donnaient l’impression qu’elle vous transperçait du regard, puis laissa échapper deux mots.
- Laisse-nous.
Elle ne s’adressait pas à lui mais à Irène, sa gouvernante qui les avait accompagnés jusqu’ici. Nathan ne comprenait pas exactement la relation que sa cousine entretenait avec cette femme. Irène s’occupait d’elle depuis toute petite et pourtant les deux n’avaient pas l’air proche, conservant toujours une distance évidente entre elles. Il savait que sa propre mère désapprouvait le comportement des parents de Rhlyka, le fait qu’ils l’entouraient de domestiques pour mieux partir constamment en voyage à l’autre bout du monde. Lui, pour sa part, n’avait quasiment jamais vu son oncle et sa tante, mais ils ne lui avaient pas semblés très sympathiques, drapés qu’ils étaient dans une froideur guindée. Il se demandait d’ailleurs comme sa mère pouvait être aussi différente d’eux, chaleureuse et empathique qu’elle était, alors qu’elle avait reçu la même éducation que le père de Rhlyka.
Ils suivirent des yeux Irène lorsque celle-ci redescendit la colline, après avoir déposé près d’eux les vestes qu’elle avait emportées en prévision de la fraicheur du soir qui ne tarderait pas à tomber. Décidément, il ne se faisait pas à cette femme. Il aurait préféré qu’elle n’accompagne pas Rhlyka. Contrairement à sa mère, tous les domestiques que les parents de sa cousine employaient pour tenir le manoir familial ne le dérangeaient cependant pas. Il aimait se glisser parfois dans les soirées qu’ils improvisaient dans leurs quartiers, tard dans la nuit. Il s’asseyait avec eux et écoutait les histoires qu’ils collectionnaient à propos de leurs anciens employeurs – sûrement enjolivées avec le temps – et buvait quelques gorgées qu’ils lui proposaient, du jus de fruit quand il était plus jeune, de la bière maintenant qu’ils le considéraient en âge, ce qui secrètement l’emplissait de fierté. Ses parents auraient sûrement désapprouvé mais il savait ne rien faire de mal. Plus que tout, il appréciait la présence de Niels, le vieux jardinier qui semblait s’occuper du domaine depuis toujours. Il avait appris de sa bouche qu’il était déjà là du temps où ses grands-parents, qu’il n’avait pas connu, vivaient ici. Le vieil homme, bien qu’un peu bourru, était toujours heureux de voir les deux enfants et les emmenait régulièrement faire un tour du jardin ou pêcher, en leur offrant au passage des caramels qu’il ne se privait pas lui-même de consommer en quantité importante.
Nathan fut interrompu dans ses pensées par la voix de sa cousine. Elle avait enfin décidé de prendre la parole et il reporta toute son attention sur elle. Il savait qu’elle ne se répéterait pas.
- Est-ce qu’il t’est déjà arrivé de ne plus vouloir de ton pouvoir ?
Surpris, Nathan prit le temps de considérer la question avant d’y répondre.
- Je suppose que oui. Ce n’est pas facile tous les jours, j’entends des sortes de murmures quasiment en permanence, quelque fois des voix claires qui me révèlent des choses que je ne devrais pas savoir. C’est fatigant. Mais je me dis aussi que mon pouvoir fait partie de moi, je m’y suis habitué et ne plus l’avoir serait comme si on m’avait retiré un sens. Je pense que je me sentirais tout aussi perdu que quand j’ai commencé à entendre les pensées des autres.
Il sourit doucement, constatant qu’il avait effectivement parcouru beaucoup de chemin depuis la découverte de son don. On ne pouvait pas dire qu’il parvenait à le plier à sa volonté mais au moins il le comprenait et l’acceptait davantage.
- C’est ça qui t’ennuie ? demanda-t-il. Tu n’arrives pas encore à le contrôler ? C’est certain que ça ne se fera pas en un jour mais je suis sûr qu’avec un peu de temps tu pourras t’y faire.
- Non, ce n’est pas ça !
Le sourire de Nathan s’effaça. Sa cousine s’était exprimée avec une colère soudaine qui ne lui ressemblait pas. Il avait l’habitude qu’elle s’agace facilement lorsqu’on la contrariait mais jamais il ne lui avait vu un air si froid. Une véritable rage semblait bouillir en elle, prête à déborder à tout instant. Quoi qu’il se passât, c’était définitivement plus grave que ce qu’il avait imaginé.
- Raconte-moi alors, l’implora-t-il, je peux peut-être t’aider.
C’était peine perdue, Rhlyka s’était à nouveau détournée, se perdant une fois de plus dans ses pensées. Son attitude crispée, les doigts repliés sur l’étoffe de ses habits jusqu’à s’en faire blanchir les jointures, inquiétèrent Nathan au plus haut point. Il fit quelques autres tentatives pour lui arracher une réponse mais sans autre effet que de se heurter à son mutisme.
Il se résolu alors à faire quelque chose qu’il ne se serait jamais autorisé en temps normal. Il ferma les yeux et tenta d’isoler et d’éclaircir ce qu’il percevait des pensées de sa cousine. C’était plus simple ici, ils étaient seuls et aucun autre esprit ne pouvait le perturber. Il eut cependant beaucoup de mal à percevoir, puis à se concentrer sur le murmure qu’il venait de ressentir. Sous l’effort mental il sentit une migraine poindre mais il persévéra. C’était important. Au bout de ce qui lui sembla une éternité, le murmure devint une voix, certes hachée et instable mais suffisante pour saisir en saisir le message général.
Il écarquilla les yeux, perdant d’un coup toute sa concentration.
- Alors c’est ça ? Mon dieu, Rhlyka, je suis désolé. Je ne savais pas… Ce n’est pas ta faute…
Il ne savait pas quoi dire. Le choc de la nouvelle lui faisait perdre ses mots. Il aurait aimé la rassurer, lui dire que tout allait bien, qu’il allait s’en occuper. Mais il ne savait pas comment gérer une telle situation. Bon sang, elle avait tué quelqu’un ! Pas intentionnellement, il en était certain. Il voulait en être certain. Et pas directement, mais son pouvoir… Jamais il ne l’avait vu sous ce jour. Et dire qu’il avait osé se penser maudit quand les voix étaient apparues !
- Je suis là, tenta-t-il de la rassurer en faisant un geste pour la prendre dans ses bras, je vais t’aider. Ensemble on peut surmonter ça.
Rhlyka se releva d’un coup, le repoussant durement au passage. Il pouvait voir la rage briller dans ses yeux et déformer ses traits ainsi que… de la honte ? Il en eut le cœur brisé.
- Tais-toi ! cracha-t-elle. Je n’ai pas besoin de toi ! Et ne fait plus jamais ça, ne lis plus jamais mes pensées !
Elle s’éloigna à grand pas, dévalant la colline et le laissant là, confus et incapable de trouver quoi dire pour la retenir. Alors qu’elle était déjà quasiment hors de portée de voix, il tenta de l’appeler. Il voulait lui dire qu’il était désolé, qu’il ne prendrait jamais plus cette liberté, qu’il la soutiendrait par tous les moyens possibles. Il en fut incapable. Aucun son ne voulut sortir de sa bouche. Un instant interloqué, il porta les mains à sa gorge, réalisant peu à peu, avec horreur, ce qui venait de se passer.
Il resta longtemps sur la colline ce soir-là, attendant que l’obscurité tombe et que les étoiles apparaissent dans le firmament pour prendre le chemin du retour. Il avait pris sa décision. Il avait réprimé son premier réflexe de courir vers ses parents pour chercher de l’aide, considérant les conséquences auxquelles sa cousine devrait faire face si quelqu’un apprenait ce qu’il s’était passé. Elle avait enfreint le règlement du Manoir en utilisant son pouvoir hors de l’enceinte de l’établissement et s’en était servi pour s’en prendre à une personne. Il n’était du reste pas innocent non plus, lui aussi s’était servi de son pouvoir pour lui soutirer des informations à son insu. Il méritait certainement ce qui lui arrivait. Le cœur lourd, il prit le chemin de la demeure familiale. Il lui restait à trouver un moyen d’annoncer à ses parents qu’il était désormais muet.
Nathan Lefèvre
Qilinhorn
Nathan Lefèvre
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