Jeu 23 Jan - 17:45 Le jeudi était une des journées les moins remplies de Jeanne mais aussi la plus frustrante : elle avait n’avait que deux heures de cours, ce qui aurait été une bonne nouvelle, si ces deux heures n’avait pas été séparées, l’une de 8h à 9h, l’autre de 17h à 18h, et si, pour couronner le tout, cela n’avait pas été deux heures de la même matière. Sérieusement ? Deux heures d’histoire sociétale et l’administration avait trouvé judicieux d’en placer une à chaque bout de la journée ! Perdre une occasion de faire une grasse matinée ne gênait pas Jeanne, elle faisait partie du groupe des lève-tôt, mais la perspective d’avoir une après-midi de libre en pleine de semaine était au contraire plutôt alléchante et elle en était privée pour une seule petite heure de cours.
La jeune fille termina de préparer son sac de cours en ruminant ses pensées négatives. Elle avait passé les vacances de Noël à discuter avec ses amis des USA par vidéos et à littéralement fusionner avec l’esprit de Noël ; le retour à la réalité, et surtout, à la scolarité, était une pilule difficile à avaler. Mais si toutes les bonnes choses avaient une fin, les mauvaises aussi et se morfondre n’avait jamais amélioré la situation de personne. Il fallait qu’elle se concentre sur le positif ! Elle appréciait beaucoup l’histoire ; quitte à avoir des horaires pourris, autant que ce soit dans une matière qui l’intéressait et Mme Delavigne, l’enseignante, savait donner vie à un cours qui pouvait paraître rébarbatif au premier abord. Et puis elle allait revoir Margaret ! Ça, c’était une bonne nouvelle.
Sur cette pensée joyeuse, Jeanne prit la direction de la salle de classe. Quand elle arriva, la professeure était déjà là, sur le pas de la porte, attendant que les élèves entrent et s’installent. Jeanne la salua en passant et prit place au deuxième rang. Elle sortit son carnet de notes et le programme de l’année. Guerres mondiales et régimes totalitaires, thématique passionnante bien que douloureuse, puisque dévoilant une des pires facettes de l’être humaine. Jeanne se demandait ce que Mme Delavigne leur avait concocté pour la journée à venir.