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Une baignade impromptue [Margaret & Jeanne]

 :: Alentours du Manoir :: Rivière
Mar 29 Oct - 23:48
Cela faisait trois jours que Garru était parti. Jeanne n’en était pas vraiment mécontente, elle appréciait ces périodes de solitude. Elle n’était pas non plus inquiète, il s’en sortait très bien tout seul avant de la rencontrer, ça n’allait pas changer maintenant sous prétexte qu’il était devenu un familier. Mais elle avait cours de Soin au créatures le lendemain. Et ça risquait d’être problématique si elle arrivait sans son familier. Elle avait donc décidé de partir à sa recherche sur sa pause de midi. Lui qui voulait tellement qu’elle aille dans la forêt avait fini par parvenir à ses fins.

Jeanne avait acheté un sandwich à la cafétéria et l’avait mangé en cinq minutes sur le chemin qui menait à la forêt. Elle avançait à présent lentement entre les résineux en appelant le geai. Mais il restait totalement invisible.

- Garru ! Gaaa-rruuu ! Allez, vient ! Je m’excuse d’accord ?

Elle mit ses mains en porte-voix pour se faire entendre de plus loin.

- J’ai besoin de toi pour le cours de demain ! Garru ?

Toujours rien. Cela faisait maintenant vingt minutes qu’elle déambulait dans la forêt et la sorcière commençait à s’agacer. Elle irait au cours seule, prendrait tout en note et tant pis pour la pratique. Qui avait décidé que les kinésistes devaient forcément être associés à un familier ? C’était pire qu’être en couple. C’était pour la vie, sans aucun divorce possible, et en plus on ne choisissait même pas son partenaire !

Consciente que ses émotions étaient ressenties par l’oiseaux, même à distance, Jeanne tenta de se calmer. Pester mentalement contre Garru n’allait pas le convaincre de revenir. Elle s’adossa à un arbre et entreprit de méditer quelques minutes. Elle inspira profondément, bloqua sa respiration deux secondes et expira lentement. Après avoir répété le processus une bonne dizaine de fois, la sorcière se sentait plus apaisée. Et elle avait entendu un écoulement d’eau au loin. Intriguée par le son, elle décida de le suivre.

Une centaine de mètres plus loin, elle tomba sur une rivière. L’eau était si claire qu’elle pouvait distinguer parfaitement le fond légèrement vaseux recouvert de quelques rochers. Enthousiasmée par cette découverte, et ayant choisi d’abandonner la recherche de son familier, elle se dit qu’elle pouvait profiter d’être là pour s’entrainer un peu. Elle avait rarement l’occasion de faire pousser des plantes d’eau dans un environnement naturel, aussi manquait-elle d’entrainement. Et puis la pousse de plantes aquatiques était beaucoup plus complexe à maitriser que celle des plantes terrestres. Il fallait intégrer le facteur eau, ce qui n’était absolument pas aisé pour une sorcière de terre.

Jeanne s’agenouilla au bord de l’eau et réfléchit quelques instants à ce qu’elle avait envie de faire pousser. Il lui fallait une plante qui possède des racines, impossible pour elle de faire pousser quoi que ce soit qui n’ait pas de connexion avec la terre. Au bout de plusieurs secondes de réflexion, elle sourit. Un nénuphar ! La rivière était suffisamment calme pour le permettre. Les mains au-dessus de l’eau, elle ferma les yeux et se concentra au maximum. Au début, il ne se passa rien. La sorcière se repositionna alors, prit une longue inspiration et recommença. Petit à petit, des tiges sortirent de la vase au fond de l’eau. Elles s’allongèrent jusqu’à atteindre la surface de l’eau et s’épanouirent en larges feuilles de nénuphars.

Jeanne avait réussi ! Néanmoins, elle n’était pas tout à fait satisfaite. Un nénuphar est beaucoup plus joli quand il est en fleurs. Elle ferma donc les yeux pour la troisième fois de suite. Un mal de tête commençait à pointer le bout de son nez mais elle se concentra pour fournir un dernier effort. La troisième fois fut la bonne ! Quatre belles fleurs accompagnaient à présent les feuilles. Une en particulier était particulièrement réussie. Jeanne eut envie de la ramener à sa chambre. Elle se pencha en avant, le bras tendu vers les pétales et… Tomba la tête la première dans l’eau glaciale.
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Jeanne Maillard
Qilinhorn
Jeanne Maillard
Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
Jeu 31 Oct - 21:38
La journée avait été longue, très longue, pour Margaret. En sortant de son dernier cours, elle s'était retrouvée avec un mal de tête carabiné et un désir tenace de solitude, donc de silence. Comme souvent lorsqu'elle était énervée, agacée ou impatiente - un grand Chelem ce jour-là donc - elle sentait peu à peu la température de son corps augmenter. Oh, finalement elle ne se retrouverait qu'avec un ou deux degrés de plus si son émotion n'augmentait pas, ce qui en soit n'était pas si grave puisque ce n'était pas de la fièvre et qu'elle supportait plutôt bien la chaleur. Le problème, c'était qu'une fois qu'une émotion passait la barrière qu'elle s'était forgée, le reste suivait, et elle pouvait carrément augmenter la température autour d'elle dans un rayon de vingt mètres ! Autant dire que dans les espaces étroits du Manoir remplis de monde, elle serait à l'origine d'une grande suée !
Il lui était même arrivé d'enflammer quelque chose quand elle avait été assez énervée - un blouson. Pour sa défense, le garçon était un idiot.

S'étant faufilée difficilement jusqu'à une sortie, elle s'éloigna à grandes enjambées, presque en courant, de l'établissement pour entrer dans la forêt. Là, elle prit le temps, une fois assez enfoncée entre les arbres pour que seuls les bruits naturels lui parviennent, de s'adosser à un arbre et de respirer. Alors la sensation de l'air froid atteignit soudainement son visage, rosissant ses joues et glissant jusqu'entre ses lèvres et dans ses narines afin de s'infiltrer en masse dans ses poumons. Lorsqu'elle expira, l'air était devenu chaud. Plus elle le faisait, plus l'air qu'elle expirait retrouvait une température normale.

Après un certain temps, elle se redressa et entreprit de se promener, s'autorisant un peu d'autodérision : un peu plus et elle devenait une bouilloire ambulante ! Ou une poêle à frire, c'est selon. L'ambiance calme de la forêt acheva de l'apaiser. Elle ferma les yeux, se fichant de trébucher. Dans cet environnement, elle avait confiance.
Soudain, un bruissement d'ailes familier vint titiller son oreille. Instinctivement, elle tandis le bras et son corbeau vint se percher sur son poignet. Elle le caressa doucement sur la tête et il la salua d'un croassement affectueux avant de regarder vers la forêt.
Suivant son regard, Margaret avisa un petit oiseau qui voletait un peu plus loin. BDP s'était-il fait un ami ? Totalement détendue et un peu curieuse, elle tendit les doigts de son autre main et l'oiseau vint s'y percher.

— Salut toi, tu es un ami de BDP ?

Elle ne savait pas quel genre d'oiseau c'était mais elle le trouvait très mignon.
Sans qu'elle s'en rende, compte, ses pas l'avaient menée dans un endroit un peu plus profond de la forêt qu'elle n'en avait l'habitude. Elle se demandait si elle n'allait pas rebrousser chemin quand elle entendit un cri. Quelqu'un, une fille, semblait chercher une autre personne. Sur ses doigt, le petit oiseau s'agita puis s'envola. Sans réfléchir, elle le suivit, se rendant compte qu'elle se rapprochait des cris. Pas totalement fan du rythme qu'avait maintenant sa maîtresse, BDP s'envola à son tour.

Les cris s'arrêtèrent. Margaret tendit l'oreille pour essayer de repérer le signe d'une présence humaine. Sans trop savoir où elle allait, elle continua d'avancer, apercevant toujours un peu plus loin son familier. Le bruit d'une rivière finit par lui parvenir. Elle se dirigea dans cette direction. Quand elle y arriva, elle découvrit une eau claire qui permettait de parfaitement voir le fond. Curieuse, elle s'approcha encore et constata qu'il y avait plus de fond qu'on ne pourrait le croire de prime abord. Relevant la tête, elle essaya de déterminer par où repartir pour retrouver le Manoir et vit un peu plus haut une jeune femme penchée sur l'eau, concentrée sur ce qui ressemblait à un nénuphar.

Trop loin pour l'appeler sans s'égosiller, Margaret escalada quelques racines pour rejoindre un chemin de terre. Elle vit la jeune femme se pencher en tendant la main et BDP qui regardait depuis une branche avec le petit oiseau un peu affolé à côté de lui. Elle se dit que c'était une mauvaise idée de se pencher autant.
A peine cela pensé, elle vit la jeune femme basculer dans l'eau la tête la première. Sans réfléchir, elle s'élança. Arrivée à sa hauteur, elle entra dans l'eau et entreprit de l'aider à se relever et à sortir de l'eau.

— Ohlala, ça va, tu n'es pas blessée ?

Disant cela, elle l'inspecta rapidement, pestant contre les habits trempés qui non seulement cachaient toute trace de blessure mais en plus allaient sans doute lui faire attraper une pneumonie. Sans vraiment plus réfléchir que ça, elle proposa donc :

— Si tu veux je peux faire sécher tes vêtements.

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Margaret Smith
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Margaret Smith
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Margaret Smith
Dim 3 Nov - 19:16
Passé le choc du froid et de sa chute, Jeanne tenta de remonter à la surface. Mais la rivière était plus profonde qu’elle ne l’avait cru et elle eut beau battre des jambes et des bras à la recherche du fond, elle ne rencontrait que le vide. Trop engourdie par le froid pour penser à ouvrir les yeux et chercher la surface, elle commença à paniquer. Ses mouvements de bras et de jambes devinrent désordonnés et elle ouvrit la bouche pour crier. De l’eau s’y engouffra et dans sa panique et sa recherche d’air, elle en aspira dans ses poumons. Dans un coin de son esprit, elle sentait l’affolement de Garru qui devait l’avoir aperçu et qui ne pouvait rien faire pour l’aider.

C’était trop bête. Mourir pour une fleur de nénuphar. C’était une règle de base pourtant, qu’on inculquait aux enfants dès leur plus jeune âge : on ne se penche pas au-dessus de l’eau ou du vide sans précaution.

Jeanne avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle était sous l’eau, mais elle continuait de gesticuler avec énergie pour s’en sortir. Soudain elle sentit une main qui lui agrippa le bras et une seconde plus tard, elle sortait la tête de l’eau. Son premier réflexe fut de cracher l’eau qu’elle avait aspiré dans ses poumons. Entre deux quintes de toux, elle inspirait de grandes goulées d’air. La personne qui l’avait sortie de l’eau l’aida à remonter sur la berge.

La sorcière toussait tellement qu’elle peinait à reprendre sa respiration. Aussi n’entendit-elle par complètement ce que lui dit la jeune fille qui l’avait aidé, surtout que Garru, de retour et affolé, piaillait à tue-tête dans ses oreilles. Pour le faire taire, et aussi pour se rassurer, Jeanne attrapa son familier et le plaqua contre sa poitrine. Cela les calma tous les deux et elle put enfin faire face à sa sauveuse.

- M-Merci… Balbutia-t-elle, encore un peu sous le choc de ce qui venait de se passer.

C’était une élève de cinquième année qui était venue à sa rescousse, Jeanne l’avait aperçue plusieurs fois en classe. Margaret, si elle se souvenait bien. Jeanne ne lui avait pas encore parlé car la jeune femme semblait assez distante et solitaire, comme le prouvait sa présence dans la forêt sur la pause du midi d’ailleurs.

- Si tu veux je peux faire sécher tes vêtements, proposa Margaret.

Jeanne jeta un regard sur sa tenue et eut un rire nerveux. Elle était tellement trempée que le sol sous elle commençait à devenir boueux. Elle se releva tant bien que mal, en gardant Garru serré contre son cœur, et répondit :

- Euh… Je veux bien oui. Je ne sais pas si j’aurais le temps de me changer avant d’aller en cours.

Elle eut de nouveau un rire nerveux. Toute l’adrénaline accumulée dans son corps quand elle était sous l’eau commençait à retomber et elle sentait les larmes lui monter aux yeux. N’ayant pas envie de pleurer devant quelqu’un qu’elle ne connaissait pas vraiment, même si dans la situation actuelle c’était plutôt une réaction attendue, elle enchaîna, la voix un peu tremblotante.

- Tu sais faire évaporer l’eau ? Dans mon malheur, j’aurais au moins eu de la chance de me faire sauver par toi. Je devrais peut-être garder ton numéro au cas où je décide de refaire trempette dans la rivière dans les prochains jours.

L’humour n’était pas vraiment son fort et la gêne qu’elle ressentait d’être bêtement tombé à l’eau empirait les choses. Elle sortit son téléphone de sa poche pour appuyer sa blague. Il était éteint. Forcément, se dit-elle, lui non plus n’avait pas apprécié la baignade. Elle le montra à Margaret.

- Tu crois que tu pourrais le faire sécher aussi ?
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Jeanne Maillard
Qilinhorn
Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
Dim 17 Nov - 22:11
Constatant avec soulagement que la jeune femme qu'elle venait de sortir de l'eau allait bien, le cœur de Margaret ralentit quelque peu. La panique quittant son esprit, elle se rendit compte qu'elle la connaissait ! Elles étaient dans les mêmes cours, grosso modo ! Comment s'appelait-elle déjà ? Quelque chose avec un J... Jasmine ? Jeannine ? Ah non ! Jeanne ! Voilà, c'était ça !

Elle rit doucement à la blague de Jeanne. Effectivement, son pouvoir avait quelques utilités dans ce genre de situations ! Quand elle lui montra le téléphone cependant, elle fronça les sourcils.

— Je t'avoue que l'électronique c'est un peu plus difficile... Beaucoup de composés très délicats. Je vais déjà te faire sécher et j'essaierai tout à l'heure sur ton téléphone... Et si je sens que je n'y arrive pas, tu pourras toujours essayer la bonne vieille méthode du paquet de riz !

Elle avait un ton amusé mais n'était pas forcément des plus sereine. Elle s'était déjà séchée elle-même, ce qui était assez simple. Mais rien que le fait de sécher une serviette ou un vêtement lui demandait beaucoup d'efforts et elle en sortait plutôt fatiguée - donc elle ne recourrait à son pouvoir qu'en dernière instance !

— OK. Il va falloir que je me concentre alors ne bouge pas s'il te plaît.

Dans un geste un peu cliché mais fort nécessaire, elle tendit les mains devant elle, paumes vers Jeanne et ferma les yeux. Se rendant compte qu'elle n'arrivait absolument pas à visualiser sa camarade, elle les rouvrit. Elle ne devait pas paraître très "professionnelle" mais tant pis.
Elle se concentra d'abord sur le haut du corps de sa camarade, sur son buste. Fronçant les sourcils, elle invoqua son pouvoir pour réchauffer suffisamment le tissu pour que l'eau s'évapore - sans brûler Jeanne. Du moins, en espérant ne pas la brûler.
Doucement, elle descendit ses mains et son regard le long du vêtement sans toucher sa camarade. Elle sentit la chaleur sur ses paumes et quelque chose qui tirait derrière ses yeux, au fond de son crâne. Bien. Au moins, elle avait réussi à recourir à son pouvoir sans laisser parler ses émotions. Un bon point pour elle.

Tranquillement, elle parcourut ainsi la totalité des vêtements de sa camarade avant de se placer derrière elle pour s'occuper de ses cheveux. Elle ne prononçait aucune paroles, pour rester concentrée. Toujours sans toucher Jeanne, elle focalisa son attention sur la chevelure noire. Ce fut un peu plus difficile mais elle réussit à la sécher convenablement - pas entièrement, mais assez pour que la jeune femme ne soit pas incommodée par le froid.

Essoufflée, elle prit quand même le temps de sécher son propre pantalon, ses chaussettes et ses chaussures avant de s'effondrer au pied d'un arbre.

— Voilà, j'espère que je ne t'ai pas brûlée. Excuse-moi mais il me faut une pause, je suis claquée !

En disant cela, elle se frotta les yeux avec ses doigts et le visage avant d'aller se masser la nuque. Comme chaque fois qu'elle en faisait trop, elle sentait une migraine poindre le bout de son nez mais elle la repoussa fermement. Après un bâillement, elle ajouta :

— Au fait, je m'appelle Margaret, je ne sais pas si tu le savais... On est dans la même classe. Toi c'est Jeanne, c'est ça ?

Oui, bon, niveau présentation ça laissait à désirer : affalée au pied d'un arbre, sans aucun doute pâle et l'air de vouloir dormir cent ans. Mais elle était très attachée aux conventions sociales - la seule chose qui tende à faire en sorte que les gens ne s'approchent pas trop d'elle.

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Margaret Smith
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Margaret Smith
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Margaret Smith
Lun 18 Nov - 20:47
Jeanne regarda son téléphone, dubitative. A ce stade, elle doutait qu’un peu de riz soit d’un grand secours. Elle allait devoir dire adieu à ce cher téléphone. Elle n’était pas tellement attachée à l’aspect matériel de l’objet mais plutôt à la liste de contact qu’il contenait et qu’elle venait de perdre à l’instant.

- Ne t’embête pas, finit-elle par répondre. Mes parents en ont plusieurs de rechange à la maison, je leur demanderais de m’en envoyer un.

Puis la sorcière obéit à l’injonction de sa camarade de classe et s’immobilisa pour la regarder opérer. Immédiatement, le visage de Margaret prit un air de concentration intense, comme celui que devait avoir Jeanne avant de tomber à l’eau. Les mains tendues, elle ferma les yeux un instant avant de les rouvrir et de fixer le haut du corps de Jeanne. Cette dernière attendait patiemment, curieuse de voir comment le pouvoir Margaret allait fonctionner. Pour faire sécher ses vêtements, elle devait forcément être une sorcière contrôlait un élément parmi l’eau, l’air et feu. La réponse ne se fit pas attendre, la jeune femme maitrisait le feu ! Jeanne sentit une douce chaleur l’envelopper et ses vêtements séchèrent à vue d’œil. La chaleur augmentait parfois, sans doute parce que c’était un processus compliqué à maitriser, mais jamais jusqu’à devenir douloureux.

Le séchage dura quelques minutes au bout desquelles Margaret s’occupa de ses propres vêtements. Jeanne en profita pour s’inspecter. C’était du joli travail ! Elle était à présent entièrement sèche, mis à part ses cheveux qui étaient encore un peu humides, mais cela ne l’embêtait absolument pas, contrairement au fait de voir sa camarade s’effondrer sous ses yeux. Jeanne n’eut pas le temps de la rattraper, mais elle s’accroupit afin de vérifier que la jeune femme ne s’était pas évanouie. Visiblement non, et la blonde trouva même l’énergie de s’inquiéter pour Jeanne et de s’excuser.

- Non, non, c’était même une chaleur très agréable, répondit Jeanne. Et ne t’inquiète pas, c’est à moi de te demander de m’excuser. Si j’avais su que ça allait te demander autant d’énergie, j’aurais refusé ta proposition, quitte à arriver en retard en cours pour prendre le temps de me changer.

Devant la pâleur de Margaret et son inconfort plus que visible, Jeanne se sentait démunie. Il lui était déjà arrivé de trop forcer sur son pouvoir et elle savait pertinemment que la sensation qui en résultait, bien que passagère, était particulièrement désagréable. Elle se demanda un instant si elle avait assez de force pour porter la jeune femme jusqu’à l’infirmerie, avant de se rendre à l’évidence. Pas sportive pour deux sous et incapable d’aligner plus de deux pompes et demie en cours de sport, elle n’allait pas réussir à faire trois pas avant de s’effondrer. Elle se leva rapidement pour aller chercher son sac à dos qui était resté près de la rivière et revint près de Margaret, ne pouvant qu’attendre patiemment que cette dernière aille mieux.

Elle-même était déjà presque totalement remise de ses émotions. C’était un des avantages de son caractère assez pragmatique, elle retrouvait très facilement son calme et ne perdait jamais trop de temps à s’inquiéter pour quelque chose qui appartenait au passé.

- Au fait, je m'appelle Margaret, je ne sais pas si tu le savais... On est dans la même classe, ajouta Margaret. Toi c'est Jeanne, c'est ça ?

Jeanne sourit. Sans trop savoir pourquoi, cela lui faisait plaisir que sa camarade ait retenu son prénom.

- Oui, c’est ça. Enchantée de faire ta connaissance, même si j’aurais préféré que cela se fasse dans d’autres circonstances.

Elle se dit que discuter changerait les idées de Margaret et l’aiderait à aller mieux, aussi elle ajouta :

- Tu es dans quelle maison ?

Jeanne ne l’avait jamais croisée dans les dortoirs Qilinhorn, mais après tout, cela ne faisait que deux ou trois semaines qu’elle était arrivée au Manoir, alors comment savoir si elles n’étaient pas toutes les deux dans la même maison ? Puis ses interrogations sur le pouvoir de Margaret revinrent et elle enchaîna avant d’avoir attendu la réponse à sa première question.

- Si j’ai bien compris, tu maitrises le feu, c’est ça ? La maitrise du feu m’a toujours un peu impressionnée, sûrement parce que mes parents sont des sorciers de l’eau et de l’air, donc j’y suis un peu plus habituée. Je suis aussi une sorcière, mais je maitrise les plantes. Je suis tombée à l’eau en tentant de cueillir une fleur de nénuphar que je venais de faire pousser d’ailleurs. Merci encore de m’avoir sauvée et séchée au fait, je ne pense pas que je m’en serais sortie sans toi ! Tu es au Manoir depuis longtemps ?

Elle fit une pause, réalisant que cela faisait beaucoup d’informations d’un seul coup et qu'elle venait de raconter partiellement sa vie sans savoir si son interlocutrice était intéressée. Surtout que celle-ci était toujours aussi blanche. Une information cruciale lui revint alors en mémoire. La sorcière farfouilla alors dans son sac et tendit à Margaret un petit sachet en papier.

- Pardon, je parle trop alors que tu es fatiguée. Tu veux une pâte de fruit ? Un peu de sucre te fera du bien.

Jeanne en prit une elle-même pour montrer l’exemple. Elle était contente d'avoir finalement pu trouver quelque chose pour aider à son tour la jeune femme.
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Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
Mar 24 Déc - 22:42

Apparemment Margaret avait tapé juste sur le nom de sa camarade - Jeanne donc. C'était peu de chose mais elle se sentait fière de sa mémoire, un peu de douceur dans ce monde de brut.
Elle s'apprêtait à lui retourner son enchantement, en le ressentant vraiment qui plus est (ce qui n'était pas forcément une évidence avec elle...) quand Jeanne enchaîna directement sur une question... puis une autre... Et ensuite un flot de paroles ininterrompu ou presque.

La jeune femme cligna plusieurs fois des yeux, éberluée de constater qu'on pouvait dire autant de choses sans respirer, essayant d'assimiler les informations au fur et à mesure que sa camarade les débitait. Mais force était de constater qu'elle allait devoir reprendre plus lentement.
Avant même qu'elle ait pu répondre quoi que ce soit, Jeanne constata d'elle-même qu'elle allait un peu vite. Et elle sortit, en prime, un sachet de sucreries dont la vue suffit à requinquer Margaret. Enfin un peu.

Reconnaissante, elle saisit une pâte de fruit et se força à la mâcher plutôt qu'à l'avaler tout rond. Avant d'en manger une deuxième, elle soupira d'aise, sentant quasiment physiquement le sucre passer dans son sang. Enfin, sa troisième sucrerie dans les mains, elle rougit un peu, prenant conscience qu'elle avait laissé le silence s'installer sans même chercher à répondre à la jeune femme qui lui faisait face et la nourrissait si gentiment.

— Merci beaucoup, ça fait du bien... Je vais répondre à tes questions, laisse-moi juste trente secondes...

Enfournant la pâte de fruit dans sa bouche, elle prit appui sur deux racines pour se redresser et se caler contre l'arbre - remarquant au passage qu'elle n'avait pas de vertiges, ce qui était plutôt bon signe.

— Alors, je suis dans la maison Thunderbird.

Margaret frotta ses mains sur son pantalon pour enlever les restes de sucre qui y restaient collés.

— Oui du coup, je maîtrise le feu. Ce n'est pas si impressionnant je t'assure... Une fois j'ai vu notre prof de français, M. Winthrop, faire pousser une plante, ça c'était ultra impressionnant ! Je ne savais même pas que c'était possible de faire pousser quelque chose à une vitesse pareil pour de vrai...

M. Winthrop présentait également l'avantage de bien porter n'importe quoi avec ses muscles saillants et son visage doux, et d'avoir un air concentré absolument craquant. Mais ça, Margaret le garda pour elle, elles n'étaient pas assez proches Jeanne et elle pour qu'elle se laisse aller à ce genre de confidences.

— Et ça doit être super cool de maîtriser l'eau et l'air ! Et je t'en prie pour le sauvetage, c'est normal, n'importe qui aurait fait pareil !

Elle adressa un grand sourire à la jeune brune.

— Je suis au Manoir depuis près de cinq ans, donc oui ça fait assez longtemps.

Soudain, un croassement rauque retentit et une masse noire vint se poser sur son épaule, la faisant légèrement tanguer sous son poids. Son familier venait aux nouvelles, inquiet et ne supportant plus d'attendre qu'elle s'enquiert de lui.

— BDP doucement ! Excuse-le, il est inquiet... Je vais bien...

Fermement, elle prit le corbeau dans ses mains et le posa sur ses genoux pour le rassurer par des caresses. Elle adressa un regard contrit à Jeanne.

— Désolée... Euh... J'en étais où ... ? Ah oui ! Et toi alors ? Tu es dans quelle maison ? Et ça fait combien de temps que tu es au Manoir ? Je sais que c'est les mêmes questions, bonjour l'originalité, mais je ne me souviens pas t'avoir vue avant récemment alors je suis curieuse...

Elle se mordit soudain la lèvre inférieure, se rendant compte qu'elle partait elle aussi dans un petit monologue, et retint les questions qui se pressaient dans sa bouche pour les garder pour plus tard, se répétant sans cesse : "laisse-lui le temps de répondre, rien ne presse, elle ne va pas s'enfuir, ça va aller"...
Comme pour le confirmer, BDP vint se nicher tout contre son ventre, un geste tendre qui l'apaisa immédiatement pour attendre les réponses de sa camarade et prendre son mal en patience.

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Margaret Smith
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Margaret Smith
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Margaret Smith
Dim 29 Déc - 20:18
Margaret accepta une pâte de fruit, puis une deuxième. Jeanne était ravie, elle n’avait pas totalement assommé son interlocutrice avec son bavardage. Cette dernière reprenait même des couleurs à vue d’œil. Elle gardait cependant le silence et Jeanne dut se retenir de ne pas intervenir à nouveau. Lorsque Margaret prit une troisième pâte de fruit, la brune se servit à nouveau elle aussi, plus pour s’aider à prendre son mal en patience que par réelle envie de sucre. Elle plaça le bonbon sous sa langue et décida de le laisser fondre lentement, cela lui éviterait de trop parler de nouveau.

Finalement, Margaret remercia Jeanne. La sorcière sentit ses oreilles lui chauffer légèrement quand sa camarade lui demanda de patienter un peu. Son flot de parole souvent, voire toujours, rapide était un sujet d’amusement fréquent dans son groupe d’amis aux Etats-Unis, mais ils y étaient habitués et la comprenaient aisément. Pour ses parents non plus, cela n’était plus une difficulté depuis longtemps. Cette caractéristique n’était rappelée à Jeanne qu’en face d’inconnus, ce qui était souvent le cas depuis son arrivée au Manoir. Elle avait arrêté de compter le nombre de fois où on lui avait demandé de répéter sa phrase parce qu’elle s’était exprimée trop vite. Par égard pour sa sauveuse et l’état de fatigue dans lequel elle se trouve par sa faute, Jeanne prit néanmoins note mentalement de parler plus lentement.

Thunderbird. D’après ce que Jeanne avait cru comprendre, les étudiants qui s’y trouvaient étaient particulièrement intelligents et tendaient vers l’extravagance. Pour ce qui était de la vivacité d’esprit de Margaret, évidemment Jeanne ne pouvait rien affirmer, mais il lui semblait que la jeune fille n’avait pas l’air plus excentrique que ça. La brune avait toujours été plus ou moins dubitative par rapport à cette histoire de maison. Quatre cases, c’était tout de même relativement peu pour résumer l’intégralité des personnalités existantes.

Jeanne hocha la tête en entendant le nom du professeur de français. C’était le nom que lui avait donné son enseignant principal lorsqu’elle avait demandé à qui elle pouvait s’adresser si elle avait des questions spécifiques par rapport à son pouvoir. Il devait être rudement doué au vu de la réaction de Margaret. C’était la première fois que la brune entendait quelqu’un qualifier la maîtrise des plantes d’ultra impressionnant. Cela la fit sourire mais elle ne put répondre quoi que ce soit, la pâte de fruit toujours coincée sous sa langue l’en empêcha.

Son sourire s’agrandit face à celui de Margaret. Décidément, la jeune fille lui était bien sympathique. Terminant son bonbon, Jeanne décréta qu’elle ferait de cette fille sa première amie au Manoir. Elle l’appréciait déjà, ces manières douces et sa gentillesse avait conquit Jeanne, et puis quoi qu’elle en dise, l’avoir sauvée n’était pas anodin, et c’était un signe que la brune ne pouvait pas ignorer.

Une ombre la frôla soudainement, lui arrachant un cri de stupeur. C’était un corbeau qui vint se poser sur Margaret. Son familier probablement, qui ressentait le malaise de son humain. La jeune fille le serra contre elle tout comme Jeanne avait fait avec Garru quelques minutes auparavant. Ce dernier, qui s’était posté sur une branche pendant le séchage de Jeanne et y était resté depuis, revint se lover dans son cou pour ne pas passer pour un familier indigne.

- Pas de soucis, il a dû avoir peur pour toi. J’avais rarement vu quelqu’un aussi pâle que tu l’étais à l’instant. C’est normal que tu ne m’aies pas beaucoup aperçue, je ne suis là que depuis cette année. J’étais à l’institut en Amérique avant. Et je suis en Qilinhorn.

Elle marqua une pause, attendrie par la complicité des deux amis. Sa relation avec Garru n’en était pas encore à ce stade et ne le serait peut-être jamais, sans que cela n’attriste réellement Jeanne, mais elle devait reconnaître qu’une telle complicité faisait envie.

- Qu’est-ce que tu venais faire par ici du coup ? Tu étais aussi venue rejoindre ton familier ?

En pointant Garru du doigt, Jeanne ajouta :

- Ce gredin n’a accepté de se montrer que lorsque je suis tombée à l’eau. Tu parles d’un compagnon !

Elle rit lorsque Garru poussa un cri faussement indigné.
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Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
Mer 5 Fév - 17:06
L'institut américain ? Margaret n'en avait jamais entendu parler ! Elle se promit de faire des recherches, détestant ne pas avoir une information. Elle était très contente que sa conversation avec Jeanne se passe si bien, elle qui n'était pas d'ordinaire de nature très extravertie ! Peut-être était-ce l'occasion de se faire une véritable amie ?
Qilinhorn... Elle repassa mentalement les caractéristiques de la maison : fidèles, dignes de confiance... doux mais pas têtes de turc. Symbole : la licorne. Une animal noble ne se laissant pas approcher par tous ! Margaret se sentit flattée que la jeune femme lui accorde de l'attention.
Presque en même temps, elle se rappela les propres caractéristiques de sa maison : intelligence et excentricité. Certes, l'intelligence ne la desservirait pas mais elle espérait, sans vraiment savoir pourquoi encore, que Jeanne ne serait pas trop rebutée par son côté asocial...

Elle rit à la remarque sur le petit oiseau qui accompagnait BDP.

— Ne t'en fait pas, BDP a mis longtemps avant de me faire totalement confiance ! Et moi aussi d'ailleurs...

Elle se redressa pour se mettre en tailleur, passant affectueusement l'oiseau sur son épaule où il se lova. Parfois, il lui rappelait un peu les chats - mais avec des serres et des ailes.

— Je suis venue dans la forêt pour trouver du calme. Ma journée était vraiment chargée et... Enfin, des fois à force de voir du monde je commence à bouillir de l'intérieur. Et là faut que je sorte, sinon je suis capable d'exploser !

Elle avait essayé de garder un ton gai, comme si ce n'était pas vraiment important. Mais elle avait un peu l'estomac serré. Elle devrait peut-être se jeter à l'eau (sans mauvais jeu de mots) et lui dire carrément que des fois les gens l'énervaient au plus au point et qu'elle n'était guère une personne sociable ?
Puis elle se souvint qu'elle voulait s'en faire une amie, alors elle ne dit rien de tout ça.

— Du coup, là je suis sortie, j'ai retrouvé BDP et j'ai marché dans la forêt. Ensuite j'ai entendu des cris donc j'ai essayé de me diriger vers eux, pour voir s'il n'y avait pas un soucis. Et là je t'ai trouvée.

Elle finit sur un grand sourire, essayant de ne pas avoir l'air moqueur étant donné que l'événement qui venait d'avoir lieu n'avait rien pour la faire rire.

— Et donc toi tu venais rejoindre la mini boule de plumes sur ton épaule, c'est ça ?

Elle était curieuse de savoir si Jeanne avait, comme elle, des tendances à l'isolation. Dit comme ça, cela paraissait un peu glauque quand même...
En vérité, elle voulait aussi changer de sujet très vite ! Elle ne doutait pas, après tout, que, si elles devenaient amies, elle aurait mille occasions de lui dire qu'elle voulait s'isoler un peu...

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Margaret Smith
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Margaret Smith
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Margaret Smith
Sam 8 Fév - 21:58
Une journée chargée ? Jeanne tenta de se rappeler de sa propre matinée. Elle avait eu histoire de la kynésie en première heure, et donc Margaret aussi. Le cours ne lui avait pas particulièrement paru fatiguant mais comme c’était du tronc commun, tous les élèves de cinquième année étaient réunis, ce qui n’arrivait pas tant que cela dans la semaine. Elle pouvait comprendre que se retrouver dans une classe aussi nombreuse était pénible pour certain. Personnellement, les classes nombreuses que n’effrayaient pas, elle était même plutôt adepte des bains de foule. Mais ce n’était visiblement pas le cas de Margaret, ce que Jeanne nota dans un coin de son esprit. Ensuite, il y avait anglais pour ceux qui avaient choisi cette langue en LV1. C'était peut-être le cas de Margaret, d'où la matinée chargée. Jeanne, elle, faisait italien et espagnol ; ayant passé les trois dernières années de sa vie aux Etats-Unis, elle parlait déjà anglais couramment.

Jeanne s’amusa du choix de mots de sa camarade : « bouillir », « exploser », plutôt adéquat étant donné le pouvoir de cette dernière avant de se rendre compte que cela n’était peut-être pas des métaphores mais des situations bien réelles. Margaret avait-elle la capacité de littéralement prendre feu ? Impressionnant. Jeanne comprenait mieux le besoin urgent qu’avait eu la jeune fille de venir se calmer en forêt.

La mention de cris surprit la brune. Elle ne se rappelait pas avoir crié avant de tomber à l’eau… Puis la présence de Garru sur son épaule lui apporta la réponse à sa question.

- Oh, tu veux dire que c’est Garru qui t’a alerté ? Je vais peut-être le garder avec moi finalement !

Elle rendit son sourire à Margaret.

- J’ai un peu perturbé ton moment de calme par contre. Je suis désolée. Ça aura au moins eu le mérite de te changer les idées, non ?

Son humour, toujours aussi mauvais, avait pour objectif principal de dédramatiser un peu la situation. Elle ne voulait pas penser qu’elle avait failli mourir, elle préférait imaginer qu’elle n’était restée que quelques secondes sous l’eau et que, même sans l’intervention de Margaret, elle aurait réussi à s’extirper des flots toute seule. Puisque rien de vraiment grave ne s’était passé, autant en rire. Ce qui faisait moins rire en revanche, c’était d’imaginer le moment où elle allait devoir mentionner cette mésaventure à ses parents ; rien que d’y penser, elle frissonna intérieurement. Elle repoussa bien vite ces pensées pour répondre à la question de Margaret.

- A la base, je suis plus venue ici pour le chercher que pour le rejoindre. J’ai eu le malheur de le vexer samedi dernier et il est parti en boudant. J’étais venue le chercher pour le cours de soin aux créatures de demain.

Et autant dire que maintenant qu’elle l’avait trouvé, elle n’allait pas le laisser repartir de sitôt. Cela n’était cependant pas une précaution très utile, Garru avait eu tellement peur qu’il comptait rester accroché à elle, comme une moule à son rocher, jusqu’à ce qu’il ait la certitude qu’elle ne se mettrait plus en danger de la sorte.

Jeanne décida les familiers étaient un bon sujet de conversation pour l’instant. Elle aurait voulu demander à Margaret quelles options elle suivait, mais si la blonde était venue s’aérer l’esprit après la matinée de cours, ça n’était pas vraiment une bonne idée d’en reparler. Jeanne indiqua donc son familier du doigt.

- Il s’appelle Garru, annonça-t-elle. C’est le diminutif de Garrulus glandarius, le nom scientifique du Geai des chênes. Ne me demande pas pourquoi mais de tous les noms que je lui ai proposés, c’est le seul qui lui a plu… Le tien, c’est Bédépé, c’est ça ? Ça vient d’où ?

Elle était curieuse de savoir d’où venait ce prénom à la consonnance plutôt rigolote.
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Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
Dim 22 Mar - 21:00
Margaret se sentit reconnaissante de voir le sujet de la conversation dévier vers leurs familiers. Au moins, ce n'était pas un terrain glissant !

— BDP aussi était capricieux au début ! J'ai dû menacer de le rôtir après qu'il m'ait boudé une énième fois au moment du cours de soin aux créatures pour qu'il se décide à être plus docile !

Disant cela, elle caressa tendrement le ventre du corbeaux, qui remua les ailes en s'ébrouant, visiblement heureux de cette attention.

— Mais bon, il est tellement adorable maintenant que je n'arrive plus à me fâcher avec lui !

Le corbeau frotta sa tête contre sa joue, encore un peu inquiet de sa faiblesse. Elle sourit, tachant de rester concentrée sur Jeanne, sachant fort bien que BDP pouvait se montrer collant et envahissant quand il était inquiet, ou en manque d'attention - ce qui expliquait aussi pourquoi Margaret n'avait pas envie de voir des gens, ayant tout ce qu'il lui fallait d'ennuis en amitié avec le seul oiseau !
Elle rit de la question de la jeune femme.

— C'est un joli nom ! Garru a des goûts raffinés d'avoir choisi un nom latin !

Elle tendit son bras machinalement alors que BDP se décalait sur son épaule. Le corbeau vint se percher sur son poignet, qu'elle posa sur son genou pour soutenir son poids.

— Le nom de BDP est un acronyme : c'est littéralement les lettres B, D et P. Ça veut dire "boule de plumes". Quand nous nous sommes trouvés, aucun des noms que je lui proposais ne lui plaisait non plus ! A croire que les oiseaux sont plus capricieux que les autres ! Au bout d'un moment, j'en ai eu assez alors j'ai dit que jusqu'à ce que monsieur arrête de faire la fine bouche, je l’appellerai Boule de Plumes.

Elle caressa affectueusement la tête du corbeaux qui scrutait Jeanne avec intérêt, sans doute à se demander s'il pourrait embêter le petit Geai sur son épaule qui tremblotait.

— Avec le temps, c'est devenu BDP. Et maintenant, il n'accepterait aucun autre nom !

Avisant l'heure, Margaret entreprit de se relever.

— Je crois bien que ça va être le moment pour moi de rentrer ! Je n'ai pas encore déjeuner et j'aimerais étudier avant mon prochain cours... C'est quoi le tien ?

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Margaret Smith
Lun 23 Mar - 0:11
Jeanne ne manqua pas de rire en découvrant que le familier s’appelait BDP et non pas Bédépé. Cela lui paraissait évident qu’il s’agissait d’un acronyme, maintenant qu’on le lui avait dit ! Et Boule de Plume, on ne pouvait pas trouver plus adéquat comme nom pour un oiseau.

- Raffiné n’est pas vraiment le terme que j’utiliserais pour décrire Garru mais capricieux, ça, c’est certain !

Elle ignora le geai qui lui donna un coup de bec sur l’épaule, offusqué, et inclina légèrement la tête en direction du corbeau posé sur les genoux de Margaret.

- Et bien je suis enchantée de te rencontrer BDP !

En voyant Margaret regarder l’heure sur son téléphone, Jeanne eut le réflexe de faire de même, avant de se rendre compte que le sien était hors service à cause de sa baignade forcée. Elle réalisa alors qu’il allait être compliquer de joindre ses parents pour leur demander de lui envoyer un téléphone de rechange. Il fallait pour cela qu’elle ait un téléphone sur lequel les appeler. C’était le serpent qui se mordait la queue. Tant pis, elle irait en acheter un peu cher en ville, cela ferait bien l’affaire, en espérant que la carte SIM ne soit pas noyée elle aussi… En passant, il fallait qu’elle pense à prendre une montre aussi, ça lui éviterait, à l’avenir, de ne dépendre que de son portable pour avoir l’heure.

Bon, si Margaret disait avoir le temps, et de manger, et de réviser, c’était que la pause de midi ne devait pas trop être avancée. Puisque Garru retrouvé, Jeanne se dit qu’elle pouvait elle aussi profiter de ce temps pour travailler. Elle se leva à son tour et cala l’anse de son sac bandoulière sur son épaule.

- On a qu’à rentrer ensemble, je dois travailler un peu aussi.

Comme elle n’étais pas là depuis si longtemps, elle ne connaissait pas encore bien son emploi du temps. Elle sortit donc la feuille imprimée qu’elle avait récupéré au secrétariat pour vérifier son prochain cours. Et ce qu’elle vit lui fit froncer les sourcils.

- J’ai EPS… La flemme.

Surtout qu’elle allait finalement devoir repasser dans sa chambre pour changer sa tenue, malgré l’aide de Margaret pour sécher ses vêtements. Si elle avait su, elle aurait gardé ses vêtements mouillés, cela aurait évité à la blonde de gaspiller son énergie. Tant pis… Le mal était fait. Sa bonne humeur toute retombée, Jeanne commença à se diriger vers le Manoir.

- Ah mais, tu dois avoir EPS aussi, puisqu’on est dans la même classe ! J’ai tout de suite beaucoup moins la flemme d’y aller du coup, s’exclama-t-elle avec un grand sourire.

Tous les cours en communs allaient d’ailleurs être plus agréables maintenant qu’elle savait qu’elle y retrouverait une amie. Jeanne se retourna pour voir si Margaret la suivait bien.

- Est-ce que ça te dit qu’on se retrouve juste avant le cours pour se rendre au gymnase ensemble ?
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Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
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Jeanne Maillard
Mer 25 Mar - 16:35
Margaret entreprit de suivre Jeanne, lui faisant confiance pour retrouver leur chemin. Ayant suivi les cris et BDP jusque là, elle n'était pas sûre d'en être capable elle-même...

— Oui j'ai EPS aussi.

Elle sentit qu'elle aurait dû ajouter quelque chose mais, ne sachant pas quoi, elle se tut, prenant garde à enjamber une racine vicieuse. Elle trébucha quand même et se rattrapa de justesse en répondant à sa nouvelle amie.

— Oui si tu veux !

Un peu embarrassée, elle se sentit obligée d'ajouter.

— C'est vrai que ce sera moins agaçant si tu es là.

Elle finit par réussir à venir à la hauteur de la brune. Elle se sentait inexplicablement mal à l'aise et à l'aise en même temps. Sauver quelqu'un de la noyade devait avoir cet effet de créer un lien instantané... Était-ce cela le syndrome de la demoiselle en détresse ?
Margaret se secoua mentalement à cette pensée ridicule : ce syndrome atteignait la personne sauvée, pas la personne sauvant !

Du coin de l’œil, elle observa la réaction de la jeune femme, indécise encore quant à ses sentiments à son égard. Il était clair qu'elle était sympathique, toute personne lui offrant des pâtes de fruit ne pouvant que l'être. Et elle ne se sentait pas oppressée en sa présence comme ce pouvait être le cas en présence d'autres élèves, et êtres humains en général. Elle lui semblait à la fois douce et énergique, capable de tenir une conversation à elle toute seule, ce qui n'était pas une perspective déplaisante à son sens, elle-même étant peu bavarde.

Surprise, elle remarqua également que tout le bouillonnement qu'elle ressentait avait disparu. Certes, le choc de voir quelqu'un près de mourir pouvait l'avoir chassé, mais elle savait d'expérience que ce n'était pas si simple et que, même en l'ayant oublié un temps, il aurait toujours été présent après les faits, l'obligeant à continuer sa recherche de calme.
Par ailleurs, elle ne sentait plus la migraine qui l'avait menacée.

Était-ce du fait de Jeanne ? Elle était pourtant une sorcière des plantes, pas une élue ayant des pouvoirs de guérison...

— Et si tu veux, on peut travailler ensemble ? Je dois juste récupérer mon sandwich avant..., finit-elle par ajouter.

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Margaret Smith
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Jeu 26 Mar - 19:38
Un sourire toujours collé sur les lèvres, Jeanne attendit que Margaret la rejoigne. Elle avait oublié la sensation agréable que procurait la rencontre de quelqu’un dont on savait qu’il allait devenir un ami, elle qui, une fois qu’elle avait son groupe, se désintéressait plus ou moins des autres. Et Jeanne savait que Margaret allait devenir une bonne amie, parce qu’elle l’avait décidé, ce qui influençait pas mal les choses. Mais au-delà de ça, elle avait vraiment l’impression que le courant passait bien entre elles deux. Elle avait sincèrement envie d’en apprendre plus sur Margaret.

La vie faisait tout de même bien les choses ! Jamais Jeanne n’avait eu à aller chercher une personne qui l’intriguait pour devenir son amie, les gens géniaux lui tombaient toujours dessus comme par magie. C’était peut-être ça son réel don au final : une grande chance en amitié.

Et puis cela tombait à pic, car il n’y avait rien de pire que le cours d’EPS quand on était un nouvel élève. Les gens se mettaient facilement en groupe avec leurs amis, et l’enseignant se retrouvait obligé de demander avec insistance qui aurait la gentillesse d’accepter l’inconnu dans leur groupe. Jeanne, pourtant peu soucieuse du regard des autres, trouvait tout de même le processus relativement pénible.  Elle espérait pouvoir y échapper cette fois grâce à la présence de Margaret.

- Oui, je veux bien, répondit-elle avec un grand sourire. Je ferais de mon mieux pour être sérieuse et me retenir de discuter.

Elle fit un clin d’œil à Margaret pour lui faire comprendre que c’était une plaisanterie. Enfin, pas vraiment mais ça, Margaret n’avait pas besoin de le savoir tout de suite. Même si Jeanne n’avait pas encore une réelle idée de l’étendue de la timidité de Margaret, elle avait bien remarqué que cette dernière était bien moins bavarde et bien plus posée qu’elle. Jeanne n’était pas non plus quelqu’un qu’on pouvait facilement qualifier d’extravertie, elle était juste à l’aise socialement parlant, mais elle avait presque l’impression d’être exubérante par comparaison avec la blonde. Elle faisait donc un peu attention, voulait tester la température de leur amitié avant de se jeter pleinement dedans. Bavarde en revanche, elle l’était. Elle se chargea d’ailleurs de la conversation sur le trajet du retour, en veillant toujours à modérer son débit de parole.

Garru, lui, peu intéressé par la perspective de s’enfermer dans une salle pour travailler, quitta l’épaule de sa compagne de vie pour rejoindre les frondaisons.
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Jeanne Maillard
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