Rouge comme une lune de sang [Interdit][Asträe Goldlagon] [Elizabeth Mint]

Le soir d' Halloween, un peu avant 20:00... La nuit est particulièrement douce et chaude pour la saisons... De nombreux étudiants se sont rendus dans le complexe sportif pour le fameux bal annuel qui célèbre tout le folklore autours de cette fête païenne. De nombreux étudiants ont pris la peine de se déguiser en des créatures diverses et variées. Fantômes, sorcières, vampires, loup-garous, clown tueur, citrouille géante et tout le bestiaire des plus célèbres films d'horreurs. L'ambiance est bonne enfant, chacun profitant de cette soirée pour s'amuser entre amis et prendre le temps de rencontrer les nombreux camarades qu'on a pas encore eut le temps de parler avec pendant l'année. Bref, cette soirée, ce bal, s'annonçaient particulièrement réussis... Enfin, pour tous ceux qui restaient à la lumière et à l'abris des ténèbres de la nuit, à l'abris de mes griffes et de mes dents acérées.

Mes parents m'avaient longuement parlé des légendes concernant la lune sur de nombreuses créatures. Bien évidemment, je ne m'en était jamais souciée, jusqu'à ce soir, où à cause d'elle, j'ai fait une chose horrible, une chose que je me serrais jamais imaginée faire... Cette nuit, c'était la lune de sang, assez ironique quand on pense qu'on est le soir d' Halloween. Jusqu'à présent, les ce phénomène astronomique me laissait de marbre, ne me procurait aucun effet... Mais, pour une raison que j'ignore, ce soir c'était différent... ce soir, je me suis sentie complètement transformée. Quand les premières lueurs célestes ont caressés ma peau, c'était comme si mille poignards se plantaient profondément dans ma chaire nue. Une douleur si intense et si soudaine, que je me suis recroquevillée et que j'ai hurlé de toute mes forces. Evidemment, la bibliothèque était vide et personne ne pouvait... Sauf une petite caracal malheureuse trop curieuse et trop soucieuse de sa maîtresse...

Pendant de longues minutes, j'ai senti mon sang bouillir, mes organes exploser et la totalité de mes nerfs réduits en petit morceau. J'ai eut l'impression que cette douleur s'infiltrait en moi pour ne plus jamais ressortir. Alors, je me suis mise à me gratter, comme pour la faire sortir, de manière si forte que je commençait à saigner abondamment. Mon corps se régénérait comme d'habitude et même plus efficacement. J'avais mal et pourtant je me sentais renforcée... Je me sentais plus forte, plus sauvage, plus imbue de moi-même en même temps que je me sentais être réduite en charpie... Ruby s'approchait doucement inquiète de mon état essayant de me calmer en se frottant à moi... Ce qui me laissait complètement indifférente. Pire, ça m'agaçait et dans un mouvement incontrôlé, je l'ai attrapée par le coup et l'ai balancée contre le mur si violemment que son corps frêle a été capable de le percer... Je me rendais pas encore compte de ce que j'avais, trop en souffrance pour me rendre compte de quoi que ça soit... Puis, au bout d'une autre dizaine de minutes, tout s'est arrêté, spontanément...

Quand j'ai pu finalement me redresser, il m'a fallut un moment pour me rendre compte de l'atrocité de l'acte que je venais de commettre sur ma chère Ruby... Je me suis précipité sur son cadavre dont chacun des os s'étaient brisés avec l'impact. J'était complètement bouleversée et je me suis mise à pleurer à chaude larme le corps de ma petite boule de poil chérie. Elle était ma plus fidèle amie, celle à qui je m'était promis de ne jamais faire de mal... et là, ce n'était plus qu'un tas de chaire, de sang et d'os brisés... J'ai pris son corps encore chaud dans les bras et je me suis mise à le serrer tout contre mon coeur, me confondant en excuse pour ce que je venais de faire... J'était comme complètement détruite...

Je sentais mon coeur réduit à néant et, petit à petit, mon chagrin laissait place à une douleur froide, invisible mais bien présente... Ruby était morte et je ne pouvais rien faire pour changer ça, j'était devenu un monstre. Je me tournais vers la lune comme pour lui demander pourquoi je devais subir ça et puis... j'ai eut comme une réponse. Les lueurs se sont faites plus forte et faisait briller le sang de Ruby qui était étaler sur le sol et sur ma poitrine. J'en pris un peu sur le doigt et le gouttait le trouvant particulièrement bon. C'était chaud, doux et sucré, comme un gros calin. Je me laissait aller et me mis à boire la moindre goutte de sang qui était étalée sur le mur, le sol, le cadavre de Ruby ou sur mes vêtements. Mes yeux brillaient d'une magnifique lueur rouge, signe de ma soif insatiable, désirant plus, plus toujours plus ! Je n'avais que ça à la bouche, l'envie de boire, de boire des litres et des litres de sang ! Mais Ruby n'en avait que peu à m'offrir et j'en venait vite à bout, emplie de rage de ne pas en avoir plus. Je frappais violemment le mur et le perçais d'un second trou...

C'est là qu'il m'est venu une idée sordide à l'esprit. Si on venait à découvrir ce qui s'était passé pour Ruby, je risquait certainement d'être chassée. Ou pire, pendue pour m’empêcher de commettre d'autre actes aussi horrible. Mais, ça n'était pas encore le cas... J'avais sans doute encore toute la nuit pour commettre d'autre méfaits, me repaître de plus de sang, et de pouvoir mourir rassasiée et de brûler tranquillement dans les flammes intenses de l'enfer. C'est là que l'idée d'aller au bal m'a frappé. Une élève ou peut être deux, ou trois ou cinq devaient suffire à me rassasié... Mais je devais la jouer fine pour pouvoir commettre mes crimes en paix.

Quelques instants plus tard, j'était là, prête à faire mon entrée dans ce bal dans une somptueuse robe rouge, aussi rouge que mon envie de sang frais. Bien sûr, je jouais les innocentes et retenais tant bien que mal mes envies de massacrer tout ce petit monde... Je me sentais si vivante, si pleine d'énergie que ça en était euphorique. Le sang de ma chère Ruby m'a donné une telle pèche, une telle joie de vivre que c'en était presque un crime ! Je m'avance et j'entre dans la salle commençant à chercher mes prochaines victimes.

Ce soir a lieu le bal annuel d’Halloween. Folklore pour nous autres humains, Angélique et Cookie ont réussi à me convaincre de venir. Les bains de foule, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé mais qu’importe, autant s’amuser. Et puis il parait que des élèves ont réussi à faire rentrer de l’alcool, j’aurai juste à prendre un verre ou deux du punch, ça devrait me faire oublier l’angoisse de tout ce monde.

Ça doit faire une heure que les filles ont débarqué sous le regard furibond de ma colocataire. Avec le sourire innocent d’Angélique, elle a même fini par se sociabiliser elle aussi. Je suis pratiquement sûr qu’elle a utilisé son pouvoir sur la rouquine. Après être passée par les doigts de fées de la blonde, me voilà parée d’une coiffure sophistiquée mais me donne des airs de princesse. Je regarde mon reflet dans le grand miroir de la chambre, et aperçois avec mes yeux brillants la couronne tressée que mon amie a fait avec mes cheveux, et la cascade de boucles blondes retombant nonchalamment sur mes épaules. De petites chaines dorées pendantes accrochées à la couronne tressée viennent capter la lumière naturellement. Je me sens bien comme ça, je ne l’avouerai pas, mais je me sens comme avant, comme une princesse.

Pendant que mes amies se coiffent à tour de rôle, j’enfile la robe qu’Angélique me prête pour l’occasion. On dirait une robe toute droit sortie d’un rêve avec ses énormes couches de tulle flottants dans tous les sens, et ces nombreux rubans.  Je lace sans trop de difficultés le corsage dans mon dos, observant tout du long mon reflet dans le miroir. Le détail floral du corset me fascine. La dentelle est vraiment magnifique. Angélique a un don pour trouver des robes comme ça.

Angélique : J’en serai presque jalouse, la robe te va tellement mieux qu’à moi Astraë…

Je me retourne pour lancer un regard moqueur à mon amie. Elle porte une jolie robe champagne qui semble comme parsemée de feuilles d’or. Avec ses longs cheveux bruns qui viennent contraster, elle est vraiment très jolie. A coup sûr elle va faire des ravages ce soir.

Astraë : Dis pas de conneries Angie, tu as juste beaucoup de chance que la couleur turquoise m’aille bien au teint.

Avec un sourire en coin, je sursaute légèrement en entendant un bruit sourd. En tournant le regard vers l’origine du bruit, je constate qu’il ne s’agissait que de Cookie qui semblait s’être emmêlé les pinceaux avec sa propre robe ce qui aura eu pour effet de déclencher l’hilarité générale.

Coralie : C’était l’idée de qui de prendre des robes longues sérieux ?

Angélique : Oses me dire que tu ne l’aimes pas ta robe mademoiselle râleuse.

Le sourire moqueur d’Angélique me fait redoubler de rire. C’est vrai que Cookie nous a fait tout un cinéma parce qu’elle voulait absolument sa robe rose avec son boléro presque transparent.

Après encore une bonne demi-heure de préparation, nous voilà finalement fin prêtes pour la soirée et l’hilarité général ne semble plus m’affecter pour un sou lorsque je constate la foule présente au gymnase, comme si tout le monde c’était donné le mot pour ce soir.

Je dégluti avant de lancer un regard à mes amies.

Astraë : C-ça vous dit de prendre un verre avant ?

Je baisse le regard, définitivement mal à l’aise. Angélique c’était déjà faite embarquée pour un rock endiablé, seule Cookie me suit donc jusqu’au buffet où je me sers un verre généreux de punch. Je crois qu’il va m’en falloir bien plus qu’un seul pour me permettre d’affronter la soirée.

Je regardais tout autours de moi, me sentant plus vivante, plus forte et plus puissante que jamais. Mes capacités sensorielles étaient bien au delà de tout ce qu'un vampire, aussi primordiale soit il, pouvait imaginer. Je pensais qu'il s'agissait là sans doute d'un effet secondaire de la lune de sang qui me semblait étrangement séduisante. Elle m'avait détruite, réduite en mille morceau et briser la seule chose qui comptait vraiment pour moi mais... pourtant je commençais à exprimer une sorte de dévotion à ses douces lueurs rouges. Au petit matin, elle ne sera plus et avec elle, j'aurais disparu. Mais si je dois partir, je compte bien le faire dans une rivière d'hémoglobine et de larmes. L'idée de mourir ne m'a jamais parue aussi excitante et je compte bien profiter de cette adrénaline pour me lâcher.

Avec mes nouvelles capacités, j'arrive à sentir l'odeur du sang de chacune des personnes que je suis capable de voir. Beaucoup d'entre eux ont des odeurs infectes, remplies d'alcool, de graisse et d'autres composés indigestes. Mais d'autres, d'autres ont une odeur douce et subtile. Naturellement, je n'avais qu'un seul souhait, trouver celui dont le sang avait la plus douce odeur et le broyer lentement en petits morceaux.

Je me dirigeais nonchalamment vers le ponche, espérant y trouver un bon point d'observation et, avec un peu de chance, la personne dont le sang pourrait me séduire. Mais je fut rapidement stoppée par une bande de trois gamins qui, sans doute à cause de ma jeunesse évidente et du taux anormalement d'élevée d'alcool dans leur sang, m'ont prise pour une camarade qui pourrait sans doute satisfaire leurs pulsions les plus primaires. Oui... malgré moi, j'était devenu capable de sentir ce genre de "sentiment", le sang passe par là après tout... Je regardais les jeunes gens tour à tour en prenant soin de discrètement sentir leur odeur sanguine et, malgré leurs apparences, ils possédaient un sang fort plaisant. Pas encore l'essence que je recherchais mais certainement une bonne mise en bouche pour assouvir mes pulsions sauvages et me permettre de déguster le bon sang comme une dame se doit de le faire. Je griffonnais rapidement mon numéro de téléphone sur un bout de papier et fit comprendre au jeunes de me retrouver seules dans la forêt dans une heure et prenant même le luxe de leur demander de se laver la nuque. S'ils sont suffisamment bêtes pour accepter, c'est qu'ils méritent leurs sorts. Ce qu'ils ont fait. Je soupirais intérieurement en manquant de me frapper la tête tant ceci me désespérait. Faut croire que la trick est plus forte que la raison dans le cerveau d'un étudiant moyen ? Enfin je ne vais pas cracher sur des proies qui viennent se servir sur un plateau d'argent, que du contraire !

J'arrive finalement devant le ponche. Il pue l'alcool, quiconque boit ça n'est pas à l'abris d'être soul, surtout que la plupart de ces lycéens ne semblait pas être habitués à la boisson. Une chance pour moi, je pourrais convaincre plus facilement mes victimes de me suivre si elles ont un verre dans le nez. Je me sers un verre et me retourne en m'appuyant sur la table en humant les odeurs. Quel dommage que je ne puisse pas ignorer les odeurs de transpirations des danseurs, je gloussait même doucement en pensant que certains devraient consulter par rapport à leur glande sudoripares. Puis, c'est à ce moment là que ça m'a frappé... Une odeur, une odeur si divine que celle qui le portait devait être l'innocence incarnée. Un diamant poli, connaissant les bonnes manières et sans doute très appréciées de ses amies et de ses proches. Je détourne le regard et je souris en remarquant que la propriétaire ne m'était pas inconnu. C'était cette fille, celle avec qui Ruby avait l'habitude de jouer maintenant. Si elle savait ce qui lui était arrivé, elle aurait certainement le cœur brisé. Ce qui, encore une fois, arrangeait bien mes affaires pour mes dessins morbides. Je remarquait son amie juste à coté d'elle. Elle aussi avait une bonne odeur mais, si je voulais profiter au maximum du sang de la jeune hybride, j'avais de meilleure intérêt à la garder en vie... Ce qui compliquait légèrement mes plans mais, si je parvenais à convaincre cette fille de me suivre, sans doute que l'hybride me suivrait aussi... J'eut un petit rictus, semblant amusée de ce défi qui m'en semblait pas vraiment un.

Je me tournais vers la jeune hybride, parée de ma robe rouge et lui fit un petit sourire amicale, comme si de rien n'était. J'ai l'impression qu'elle n'est pas très à l'aise ni très ravie d'être ici. Encore une chance pour mes plans. J'ai l'impression que la lune a tout arrangé pour que mes plans se déroulent comme prévu...

Toffee : Salut petiote, ça faisait un bail que je ne t'avais plus vu, as-tu enfin décider de déserter la bibliothèque et de t'amuser ?

Dit-je nonchalamment, comme si de rien n'était.

Je ne sais pas réellement si c’est l’alcool qui me monte à la tête, la chaleur ambiante ou simplement une réaction de mon corps vis-à-vis de tout ce monde mais j’ai l’esprit embrouillé. La musique me perce les tympans, j’entends à peine Cookie qui me parle de ce gars mignon dans sa classe.

Coralie : […] et là je lui ai répondu que… Astraë tu m’écoutes ?

Je lance un regard à ma meilleure amie, le regard trahissant mes états d’âme. Je me sens mal, très mal. Je n’ai pas entendu un traitre mot de ses explications, je ne serai même pas capable de dire si elle me parle toujours de ce garçon. Je soupire, vidant le reste de mon verre cul sec. Il est vraiment corsé ce punch. Je me ressers un verre sous le regard contrarié de mon amie.

Coralie : Astraë c’est ton combientième verre là ?

Astraë : J’en sais rien, j’ai pas compté.

Je lance un sourire à mon amie, un sourire de benêt qui trahit probablement l’état dans lequel je me trouve en ce moment. Légèrement éméchée, j’ai dû boire deux ou trois verres depuis le début de la soirée. Je vois clairement le regard désapprobateur que la blonde pose sur moi. Je bois une nouvelle gorgée avec un air de défi et, avant que je puisse réagir, j’entends une voix dans mon dos qui me semble familière. Comme si l’alcool avait endormi mes sens, je me contente de me retourner avec mon sourire benêt. Je mets un petit moment avant de reconnaître la jeune bibliothécaire.

Un sourire s’étire encore plus sur mes lèvres. Je pense que c’est la dernière personne que je m’attendais à croiser ici. Si j’ai déserté la bibliothèque ? Oh non, j’ai finalement réussi à trouver un terrain d’entente avec Rhlyka, ma colocataire. Je ne peux pas dire que nous sommes devenues amies, je pense que ça ne sera jamais le cas, disons qu’elle a arrêté d’essayer de me pourrir mes soirées et en échange on a trouvé un moyen d’avoir notre intimité à chacune.

Je détaille sans aucune retenue Elizabeth, un sourire en coin. Il faut avouer que le rouge lui va bien. Un bon choix de robe pour une vampire je présume. Finalement, l’alcool nous fait réellement oublier nos soucis.

Astraë : Comme tu peux le voir, j’ai décidé de t’écouter et de m’amuser, d’être un peu comme tout le monde.

Je laisse échapper un gloussement, levant mon verre avant d’en avaler une partie du contenu. Il est vraiment répugnant ce punch, trop sucré, trop alcoolisé.

Coralie : Euh… Tu me présentes ?

Coralie semblait perdue, c’est vrai qu’elle ne passe pas souvent à la bibliothèque elle et que la plupart du temps elle compte sur moi pour l’aider à faire ses devoirs, sur moi ou Angélique. Elle a clairement d’autres intérêts que les cours, et je présume qu’elle ne compte pas faire de grandes études, pas comme moi. J’affiche un air assez énigmatique en regardant la blonde avant d’exploser de rire.

Astraë : C’est la fille de la bibliothèque Cookie, je t’en ai parlé je crois non ?

Coralie : Celle avec le caracal qui veut plus te lâcher ?

J’hoche la tête avec un demi-sourire. C’est vrai que le familier de la vampire s’est attaché à moi, et je dois avouer que maintenant que j’ai accepté de faire confiance à cet animal, je peux constater de jour en jour qu’elle n’est rien de plus qu’un bon gros chat qui n’a que de l’amour à revendre. J’avale une gorgée de mon verre avant de lancer un regard à Elizabeth.

Astraë : Qu’est-ce que tu fais là d’ailleurs ? La bibliothèque est déjà fermée ?

Je pense légèrement la tête sur le côté, signe d’incompréhension. Il me semble qu’il est encore tôt pour que ça soit fermé, quelquefois je restais jusqu’à pratiquement 23h00 là-bas à lire. Peut être une fermeture exceptionnelle pour le bal.

Je sens mon cœur se déchirer lorsque ma petite caracal fut évoquée. Mais, est-ce qu'un cœur en ruine est vraiment capable de souffrir ? Apparemment oui, même si je le ressent plus comme une gêne que comme une vraie souffrance. Je fit rapidement abstraction de la dénommée Cookie pour me concentrer sur la jeune Astraë. Elle semble si jolie, si appétissante avec ses joues rougies par l'alcool. Je ressent une forte montée d'excitation rien qu'a
l'idée d'en faire mon plat de résistance.

Toffee : C'est bien moi, la propriétaire de la caracal et, à cette heure-ci, je connais qu'une seule intello qui pourrait passer sa soirée dans la bibliothèque alors qu'il y a un bal juste à coté. Et, coup de chance, elle se trouve juste devant, les joues rougies par l'alcool et semblant beaucoup s'amuser. J'aime beaucoup cette facette de ta personnalité.

Je regardait ensuite Cookie, la dévisageant de haut en bas.

Toffee : Cookie, c'est bien ça ? Enchantée, je m'appelle Toffee. Je ne me souviens pas vous avoir déjà vue... Soit vous avez tant de facilité dans les cours que vous n'avez même pas besoin d'étudier, soit... vous connaissez quelqu'un de suffisamment crédule pour vous aider dans vos devoirs, me trompe-je ?

Je gloussait, je me doute que ce genre de remarque risque de ne pas plaire à Cookie. Mais après tout, c'est là mon but, une tentative de me débarrasser des gêneurs pour pouvoir avoir Astrae rien que pour moi et faire ce que je veut d'elle. Sinon je devrais trouver un moyen de la convaincre de laisser Astrae venir avec moi, quitte à ce qu'elle nous suivent...

Je jette un rapide regard à ma montre. Je dois faire attention de ne pas manquer l'entrée avec les trois jeunes idiots. Ce soir, tout risque de s’enchaîner très vite et je ne veux pas manquer une occasion de prendre un peu d'avance sur mon planning. Je me tourne de nouveau vers ma proie, la regardant dans les yeux et me penchant légèrement sur elle. J'approchait mes lèvres au plus
près de son visage, comme pour lui murmurer un doux secret...

*Les yeux de Toffee brillait d'un rouge particulièrement magnifique. Son regard en était presque hypnotique.*

Toffee : La lune est particulièrement belle ce soir, d'un rouge intense, douleureux et affreusement magnifique. ça te dirais de venir l'observer avec moi ?

Je me mordis doucement la lèvre, pour lui faire comprendre des intentions impures. Après tout, j'ai toujours été forte pour séduire les hommes et les plier à ma volonté rien qu'avec quelques mots. Je suis certaine que je suis capable d'en faire autant sur elle.

Je manque de recracher le contenu de mon verre à l’entente de la réflexion de la vampire vis-à-vis de mon amie. Elle part sur un apriori assez décalé de Cookie, et, je dois avouer que son manque de tact me fait étonnamment beaucoup rire. Si la blonde ne fait pas partie de l’élite, elle n’a pas réellement besoin ni l’envie de passer ses journées enfermée avec des livres. En réfléchissant, je me demande si nous serions devenues amies sans l’intervention d’Angie, non n’avons pas grand-chose en commun. On se complète je crois, elle me pousse à devenir sociable et je l’empêche de l’être trop et de faire de mauvaises rencontres.

Je ris à gorge déployée devant l’air faussement vexé de Coralie qui semble jouer de la situation.

Coralie : J’ai déjà essayé de soudoyer Astraë de les faire à ma place, mais ça n’a jamais marché.

Elle marque une légère pause pendant laquelle elle lève les yeux au ciel, haussant les épaules. Je me rattrape au bras de mon amie pour éviter de tomber tant je suis hilare.

Coralie : A défaut, je me débrouille comme je peux sans passer le pas de la bibliothèque, il y a trop de livres là-bas, et des gens bizarres.

Je vois mon amie lancer un regard moqueur à Toffee, ce genre de regard qui en dit long sur le fond de sa pensée. Je pense qu’elle se méfie de la vampire, un peu comme je m’en suis méfiée au premier abord. Cookie non plus n’a jamais eu de bonnes expériences avec les vampires, elle m’a dit à plusieurs reprises qu’elle n’avait jamais eu confiance en eux. Je sais qu’elle prend sur elle actuellement pour ne pas quitter la discussion et faire un effort pour s’intéresser à mes amis.

C’est assez amusant comme situation, la tendance est inversée. Habituellement c’est moi qui doit faire un effort surhumain pour me sociabiliser avec les amis d’Angélique ou de Coralie. Sourire, parler, faire semblant de m’amuser, avec le temps jouer la comédie m’est devenu assez simple. Ce n’est pas le cas de ma meilleure amie qui se contente de faire un effort pour être comme elle est d’habitude : moqueuse, prête à tout pour tourner les situations à son avantage et amuser la galerie.

Je lui lance un nouveau regard, les yeux amusés, avant de glousser.

Astraë : Tu te débrouilles très bien sans moi, pas besoin que je les fasse tes devoirs !

J’oublie un instant la présence de la vampire, enchainant les piques avec Coralie. Je me sers un nouveau verre de punch, sous le regard réprobateur de mon amie avant d’être tirée de ma discussion par la vampire.

Si je veux aller observer la lune avec elle ? Je n’avais pas remarqué qu’elle était spéciale ce soir, mais effectivement la professeure d’astrologie nous avait parlé d’un phénomène le soir de la nuit des morts comme quoi la lune prendrait une teinte rouge pour honorer les âmes qui ont passé la frontière durant l’année ou une histoire comme ça. J’affiche un large sourire, n’ayant pas remarqué l’attitude particulièrement étrange de Toffee ni compris ses intentions.

Astraë : Oh oui ! Viens Cookie, ça peut être sympa !

Je ne peux m’empêcher de m’exclamer, ravie de partager ce moment avec des amis. Je serais bien allée chercher Angélique pour lui en parler aussi mais je la vois de loin danser avec ce gars et semble passer une bonne soirée. J’en connais une qui va se réveiller avec une sacrée surprise dans le lit demain matin. Je souris instinctivement à cette réflexion avant d’attraper le bras de Coralie et d’Elizabeth pour les entrainer vers la sortie après avoir sifflé mon verre d’une traite.
Je sens l’alcool commencer à sérieusement me monter à la tête, mais je fais mine de rien, tentant de garder la tête haute. Hors de question de me laisser avoir pour quelques vulgaires verres de ce punch même pas bon.

Astraë : Allez, venez !